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Edito/ Présidentielle au Cameroun :  le jeu dangereux de Issa Tchiroma

La présidentielle du 12 octobre dernier au Cameroun, s’est déroulée sans incident majeur. Place maintenant aux décomptes des voix par la Commission de recensement général des votes. Le candidat Issa Tchiroma Bakary a aussitôt proclamé sa victoire dès le lendemain de l’élection. Pire, pendant que la Commission de recensement des votes est à pied d’œuvre, son représentant a claqué la porte de cette instance en dénonçant des irrégularités dans la compilation des voix.  On peut donc dire que le candidat Issa Tchiroma Bakary est dans une logique de revendication d’une large avance dans les résultats. Et il pourrait en payer le prix fort. Et les conséquences pourraient aller au-delà de sa propre personne pour se répercuter sur la Nation.

 En claquant la porte, était-ce la bonne manière ?

 En effet, le représentant du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), le parti de Issa Tchiroma Bakary, en dénonçant ce qu’il a qualifié de « fraudes flagrantes » avant de quitter la salle de l’instance, en prenant l’opinion internationale à témoin, pourrait, par son acte, provoquer, par la suite, une crise post-électorale. Qu’à cela ne tienne, on peut comprendre que son parti veuille défendre une victoire qu’il estime déjà sienne. Mais en claquant la parte, était-ce la bonne manière ? Il faut noter que   l’incident est survenu alors que la Commission de recensement général des votes avait déjà achevé la compilation des résultats d’au moins cinq régions à savoir : le Sud-Ouest, les trois régions septentrionales et la région de l’Est. Mais ce sont les procès-verbaux des régions de l’Est et du Sud-Ouest qui ont particulièrement alerté le camp de Issa Tchiroma.

En effet, le représentant du FSNC a estimé très élevés les taux de participation à ce scrutin dans ces régions, comparés au reste du pays et des écarts de voix, là aussi, très importants, au bénéfice du président sortant, Paul Biya. Des indices, selon lui, suffisants pour crier à la fraude, même si, selon d’autres sources internes à la commission, il a été incapable de produire des procès-verbaux contraires pouvant étayer ses allégations.

Le candidat Tchiroma est-il à blâmer ? Rien n’est moins sûr. Et pour cause : le désormais opposant Tchiroma qui fut un grand acteur du système Biya, connait le système électoral camerounais, sait comment il fonctionne, pour avoir été à la solde du prince régnant. Mais qui sait, peut-être Tchiroma joue-t-il les victimes pour anticiper une très probable défaite électorale ? Si oui, ce jeu est dangereux parce que Tchiroma ne sait pas jusqu’où cela pourrait le conduire. On se rappelle encore le cas de Maurice Kamto qui avait été assigné à résidence surveillée après avoir, lui aussi, revendiqué la victoire, en 2018. On sait ce qu’il lui en a coûté.

Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO

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