ActuBurkina
A l'etranger A la une Edito Politique

Edito/Accord cadre pour la paix en RDC : on fait du sur place

La République démocratique du Congo (RDC) et le M23 ont signé, le 15 novembre 2025, à Doha au Qatar, une feuille de route préalable à un accord de paix dans l’Est du pays. C’était au cours d’une cérémonie à laquelle ont assisté des responsables des deux parties, ainsi que des médiateurs américains et qataris. En effet, le « Cadre de Doha pour un accord de paix global », vise à mettre fin au conflit dans l’Est de la RDC.

 Pour Benjamin Mbonimpa, représentant la délégation du M23 à Doha, cette feuille de route qui contient huit chapitres consacrés aux causes profondes du conflit, qui seront négociés avant d’aboutir à un accord de paix global, ne comporte aucune clause contraignante et ne modifiera pas la situation sur le terrain. Alors, que vaut une feuille de route sans contrainte ? A quels résultats faut-il s’attendre s’il n’y a pas de pressions ? Et tout cela ne confine-t-il pas à de l’hypocrisie ? Il y a donc tout lieu de croire que la signature de cette feuille de route, ne constituera pas un bond vers la paix tant recherchée par les Congolais.

Pour rappel, Kinshasa et le M23 ont signé, en juillet dernier, à Doha, une déclaration de principe en faveur d’un « cessez-le-feu permanent » qui n’a pas mis fin aux combats, même si le front est resté relativement stable depuis le mois de mars. C’est la preuve que l’on fait du surplace face à la crise en RDC. Et pendant ce temps, c’est le peuple congolais qui souffre le martyre dans un conflit qui menace de dégénérer en une guerre régionale.

Il faut espérer que les belligérants feront profil bas en vue d’aller vers une sortie de crise

Parmi les huit protocoles d’accord signés, figurent, entre autres, la libération de prisonniers par les deux parties, la surveillance du cessez-le-feu ainsi que l’accès humanitaire aux régions de l’Est. Et selon les autorités de Kinshasa, « le processus engagé vise à créer, dans les plus brefs délais, les conditions d’un changement réel et mesurable pour les populations et aucun statu quo n’est compatible avec cet objectif de paix ». Tout cela est bien beau. Mais puisque l’accord-cadre n’est pas contraignant, le M23 décidera-t-il de maintenir ses positions ? Et que fera alors Kinshasa, en retour ? En tout cas, il faut espérer que les belligérants feront profil bas en vue d’aller vers une sortie de crise et cela, dans l’intérêt du peuple congolais.

Il faut souligner que c’est pendant que le Qatar, les Etats-Unis et l’Union africaine sont engagés depuis plusieurs mois, dans des négociations en vue de mettre fin au conflit dans l’Est de la RDC riche en ressources naturelles, que le M23 s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. La signature d’un accord-cadre entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23, pourra-t-elle permettre de faire bouger les lignes ? Rien n’est moins sûr, en raison notamment des derniers développements.

 Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO

 

 

 

Articles similaires

Montée des couleurs : le Chef de l’Etat s’adresse à ses compatriotes

ActuBurkina

Région du Sahel: le couvre-feu prorogé de 45 jours

ActuBurkina

CPI : la Russie retire sa signature du traité fondateur

ActuBurkina

Laisser un Commentaire

ACTUBURKINA

GRATUIT
VOIR