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Crise sécuritaire au Burkina: La victoire est certaine

Le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré a accordé une interview le 3 février dernier à la presse nationale à la présidence du Faso. Première du genre, depuis sa prise de pouvoir, le chef de l’Etat s’est exprimé sur divers sujets à savoir la sécurité, la situation humanitaire, la politique la bonne gouvernance et les relations internationales. Du point de vue de la crise sécuritaire, le président Ibrahim Traoré rassure les populations d’une victoire certaine qui n’est plus pour longtemps.

 Excellence, la bienseillance africaine nous recommande de toujours nous enquérir de l’état de santé de notre interlocuteur avant de rentrer dans le vif du sujet. Comment se porte le président Ibrahim Traoré d’autant plus que certaine rumeur ont fait état d’inquiétude par rapport à votre santé ?

Je me porte très bien. Très bien parce que les rumeurs c’est naturel je dirai surtout dans un contexte pareil. Ça y va que ces gens puissent faire circuler des rumeurs. Je puis dire aussi que je ne vais pas bien vu la situation globale.

Alors monsieur le président, il y a de cela quatre mois que vous preniez le pouvoir en tant qu’acteur du MPSR1, mais dans une perspective de rectification. 120 jours après votre arrivée au pouvoir, avez-vous toujours le même sentiment de relever le défi de départ ?

On est plus que motivé, plus que convaincu et on est encore plus encouragé. Et on a encore plus de tonus pour aller de l’avant. La motivation est encore plus boostées, je peux le dire.

Monsieur le président est ce que cette motivation est en phase avec les réalités du terrain ?

Bien sûr qu’elle est phase avec les réalités du terrain. Vous le constaterez. Certes vous allez nous le reprochez déjà qu’on ne communique pas trop, mais il y a plusieurs phases dans la lutte et au fur et à mesure on pourra donc vous détailler. Sur le terrain ça va. Ça avance très bien malgré certaines velléités, c’est ce qui nus motive. Que ce soit sur le terrain du combat ou la population ça va, ça nous motive.

Monsieur le président, vous faites bien de mettre le pied dans l’étrier, le volet sécurité c’est l’un des plus importants dans votre vision pour le Burkina, mais dans l’une de vos allocutions vous avez reconnu que les attaques se sont multipliées avec des populations civiles prises de plus en plus pour cibles en plus des symboles de l’Etat. Qu’est ce qu’on peut apporter comme lecture par rapport à cette situation ?

Bien sûre j’ai dit que les attaques se sont multipliées. Il s’agissait de bien comprendre de quoi on voulait parler parce que l’offensive qui a commencé depuis le mois de novembre contre ces groupes armés terroristes, les ponts amené à changer un peu de cible. C’est malheureux qu’actuellement étant aux abois s’attaquent à des civiles désarmées parce que ce sont les derniers moments de débâcle en fait. C’est aussi une manière d’interpeller les populations à bander le moral parce que ce sera dure mais ce ne sera pas pour longtemps.

Dans le même temps on nous annonce des actions de reconquête comme ce fut le cas pour Solenzo. Déjà qu’est ce qu’il faut comprendre par  reconquête quand on sait que certaines zones ont été fragilisées par l’absence de l’Etat et un sous-développement très avancé ?

D’accord ! la reconquête comme je l’ai dit, il y a plusieurs phases. Actuellement je peux dire dans notre stratégie globale, le combat au sol en tant que tel n’a pas encore commencé. Nous avons une première phase qui est d’établir une base de données en matière de renseignement qui est très important pour nous parce qu’une bonne partie de la guerre c’est le renseignement. Secundo, il y a des renseignements qu’il faut exploiter en même temps ce qui nous amène à mener des opérations aéro terrestres de temps en temps pour s’attaquer à certaines bases. Il y a aussi des localités symboliques qui avaient été sous emprise terroriste pendant quelques temps, ces localités ont été reconquises mais le disais lors de mon passage à Solenzo que le plus important c’est la consolidation C’est cette phase qui est en cours c’est-à-dire le retour de l’administration puisque la population y est et maintenant trouver des activités à exercer pour ces populations et organisé le terrain de sorte que l’ennemi ne puisse plus revenir reprendre position

Justement à propos de reconquête pour que l’ennemi ne revienne pas, Falangountou est une réalité parce qu’après avoir repris nos positions sur place, les terroristes sont revenus et ont endeuillé tout le peuple.

Oui revenir est une chose, revenir et resté en est une autre. Ce sont des batailles, et les batailles on peut les gagner ou les perdre et ce n’est pas parce que on a perdu des hommes que forcement l’ennemi n’a eu une défaite. Si l’ennemi a pris le contrôle il y serait resté comme ce qu’il fait ailleurs. Falangountou est en cours de consolidation, l’ennemi a dû voir un certain nombre d’aménagement qu’il essai de freiner l’avancée des travaux mais ça ne nous freine pas. C’est des combats qui vont avoir lieu, c’est permanent, ce sera toujours comme cela car nous avons à assoir un minimum de fortification en matière d’organisation du terrain avant de lancer la machine et de poursuivre. Falangountou est dans une zone stratégique qui rend un peu difficile la poursuite.

Vous voulez parler de la proximité avec le Niger, avec d’autres frontières ?

Il y a la proximité avec les trois frontières où on ne peut pas traverser les frontières dans les poursuites des terroristes sans aviser au préalables le partenaire. Ce qui peut prendre du temps. On a des protocoles avec l’armée nigérienne qui doivent nous permettre de poursuivre jusque sur leur territoire et vice-versa.

 Excellence il a parfois été fait cas de négociation comme alternative en matière de solution. Est-ce que sous votre magistère, c’est une option ?

La négociation ! Je ne sais pas ce que vous appelez négociation mais ce qui se passe au Burkina est que nous n’avons pas décidé d’attaquer quelqu’un. On nous attaque et comme vous le constatez aujourd’hui, on attaque des populations civiles désarmées qui sont assis tranquillement chez eux ou qui voyagent. Comment peut-on négocier avec ces gens ? Il n’y a pas de négociation. Le Burkina est un pays souverain, un pays laïc et ces valeurs là ne sont pas négociables. Nous ne sommes pas là pour vendre certaines valeurs contre quoi que ce soit. Ceux qui font ces exactions doivent comprendre que nous n’allons jamais négocier cela.

Pendant que vous durcissez le ton vous tendez la main à ces terroristes, ceux qu’on peut appeler les repentis qui voudraient bien déposer les armes

Il faut faire la différence entre tendre la main et négocier. Je le dis et je le répète. La vocation n’est pas de tuer. Aujourd’hui, nous souhaitons que ceux qui sont engagés dans ces groupes et qui ne défendent aucun idéal de revenir. Dire à des gens d’aller ôter la vie de créatures que Dieu a faite parce qu’ils prétendent connaitre Dieu. Je ne pense pas que ça s’est écrit quelque part. Qu’ils comprennent qu’ils servent l’intérêt de certaines personnes obscurantiste et ces individus s’ils comprennent le message qu’ils puissent quitter ces rangs. Nous sommes prêts à les accueillir et à les réinsérer dans la société pour qu’ils puissent travailler au profit de toute la société. C’est de cela qu’il s’agit s’ils veulent déposer les armes nous sommes ouverts et nous trouverons le canal nécessaire pour leur réintégration dans la société.

Monsieur le président on va aussi parle de moyens de défense, o, sait que depuis votre arrivée le gouvernement a fait des acquisitions d’équipement militaire et des accompagnements en matière de formation. On assiste aussi à une réarticulation de notre système sécuritaire. Est-ce que vous pouvez nous faire le point de tout cela.

L’acquisition des moyens certes, je l’ai dit et j’ai même remercié certains partenaires voisins qui nous ont permis d’acquérir certains moyens aussi rapidement que ce soit aérien ou des moyens de combat terrestre mais c’est toujours en cours et on ne peut pas vous citer de façon exhaustive tout ce qu’on est en train d’acquérir. Il y a lieu de s’équiper et comme vous l’avez nous nous sommes réarticulés en 6 régions et groupements parce que les rôles doivent être différents. Il y a le recrutement, la formation et il y a aussi le combat parce que là nous sommes en guerre donc. Il y en a qui ont la tâche de faire la guerre et d’autre celle de recruter et de former et de mettre à disposition. Il faut équiper rapidement tous ces groupements pour que chacun soit autonome en matière de renseignement, en matière d’appui aérien et  d’appui terrestre. On est en plein équipement.

Est-ce que quelque part quand on écoute votre discours de Solenzo vous n’avez pas dans le déploiement de la nouvelle stratégie recruté les VDP avant de chercher la dotation, les équipements et les moyens qu’ils faut pour les opérationnaliser ? C’est l’impression que le citoyen a.

Ben sur !  Nous ne pouvons pas dire que quelqu’un ne doit pas avoir une impression. Les VDP c’est une stratégie que nous avons expérimentée parce que la nouvelle donne est que nous ne laissons plus seuls. Nous les mixons avec les FDS. Le nombre qui a été recruté a été bien pensé et il a fallu en même temps lancer le processus pour les équiper. Déjà si vous remarquer je puis dire que beaucoup de communes qui étaient déjà sur place ont été dotée même si ce n’est pas à 100% mai s à un bon pourcentage. Et les VDP nationaux dont la première vague a achevé sa formation a été entièrement dotée. On ne peut pas ici dire qu’on n’avait pas prévu on fait l’effort de rattraper, ils finissent leur formation et ils sont équipés. C’est ce que nous essayons de faire et au fur et à mesure que les différentes vagues seront formées elles seront équipées bien qu’ils n’ont pas encore été engagés et c’est là que je dis que la guerre n’a pas encore commencé.

Vous avez demandé 50 000, il y a eu 90 000 volontaires qui étaient prêts à défendre leur patrie, finalement qu’est ce vous avez décidé, de prendre les 90 000 ou les 50 000 comme demandés ?

Non ! Tous ceux qui sont volontaires nous les prendrons. Nous allons trouver des rôles pour certains qui ont peut-être de petits soucis de santé ou d’âge qui ne pourront pas peut-être manœuvrer sur le terrain. Parmi les enrôler il y a des commerçants, des travailleurs qui ont laissé leur boulot pour venir défendre la patrie. Il y a des étudiants qui ont laissé les études pour venir défendre la patrie, il y a des personnes âgées qui sont arrivées. Ils ne peuvent pas tous donner le même rythme que les jeunes. La plupart étant des jeunes nus allons les retenir tous, les équiper le leur permettre de défendre leur patrie parce que c’est le patriotisme qui les animé. Il n’y a pas de raison de refouler quelqu’un dans ces conditions. Et comme je dis s’il faut encore plus de CDP nous, irons vers cela.

Monsieur le président on ne peut pas parler de sécurité sans évoquer la question des droits de l’homme. L’armée qui a souvent été accusée d’exactions et même de prendre certaines ethnies pour cibles. Qu’est ce que vous avez à faire comme commentaire par rapport à ça ?

Cette question de droit de l’homme est importante. D’abord il faut dire que les droits de l’homme sont venus avec la question des VDP, c’est ce qui inquiète plus les gens. Il faut dire que la question des VDP ce n’est pas d’abord nous qui l’avons initiée. Nous avons salué l’initiative d’avoir créé les VDP mais nous souhaitons améliorer la version des VDP. Nous ne souhaitons pas les organiser en groupes indépendants qui agissent seuls. C’est dans ce cadre qu’il peut avoir des exactions parce qu’ils ne peuvent pas faire forcément la différence entre des suspects et des non-suspects. Nous avons décidé de les encadrer. Aujourd’hui les VDP qui ont été déployés opèrent toujours avec des militaires. Ils sont constitués en équipe et commandé par des militaires jusqu’au plus bas échelons. Ils ne peuvent plus agir seuls et ça c’est un volet important. Au cours de leur formation, la structure des droit humains qui est ici a une plage horaire où on les forme en droits humains et à tous les niveaux ça se fait. Les exactions comme on aime le dire, il faut faire la différence parce qu’il y a beaucoup de choses qui se passent et c’est le lieu pour moi de sensibiliser les gens sur certains comportements lorsqu’ils voient des hommes des FDS manœuvrer. Il y a des comportements à éviter lorsque des gens sont en patrouille ou engagés dans des escortes, il faut éviter de les , filmer et prendre quoi que ce soit comme renseignement. Certains le font par ignorance mais pour le combattant, c’est du renseignement qu’il recherche pour l’ennemi. Il y a des zones aussi non habité, gens qui faufilent entre les buissons et c’est parfois compliqué pour ceux qui font la reconnaissance de faire la distinction. Ces situations peuvent arriver mais c’est des cas très rares sino parler d’exaction en tant que telle je ne pense pas parce qu’actuellement ils savent ce qu’ils font parce qu’ils sont bien encadrés.

De temps en temps monsieur le président, votre gouvernement doit répondre à des correspondances de partenaires qui s’inquiètent de la situation des droits de l’homme au regard de l’orientation de la lutte sur le terrain. Comment vous répondez ?

Bien sûr que nous répondons. Nous avons des conventions que nous avons signées et nous avons l’encadrement nécessaire. De façons permanente pour les FDS ou pour les VDP les droits de l’homme viennent continuer la formation. S’il y a des cas d’exactions avérées comme cela est arrivée dernièrement, on arrête les suspects, on mène l’enquête, on confirme et puis on met la sanction qu’il faut. Dernièrement c’est arrivé et ceux qui ont été fautifs ont été arrêté et les enquêtes se sont poursuivies et le droit va se prononcer.

Sur le cas de Nouna par exemple où il se dit que même avant les résultats de l’enquête, que des VDP s’en sont pris à des citoyens issus de la communauté peul, pas moins de 28 ont été criblés de balles. Est-ce que vous avez pris le dossier en main ?

Comme vous l’avez remarqué, le procureur en son temps a fait un communiqué. les enquêtes sont en cours parce que c’est de la balistique qu’il faut faire parce que quand on dit des VDP c’est trop facile qu’est ce qui prouve que ce sont des VDP ? C’est de cela qu’il s’agit. Est-ce qu’il y avait vraiment des VDS   labà ? Ça c’est une question. C’est trop facile pour l’ennemi de venir agir pour essayer de vous mettre en porte à faux. C’est une tac tic aussi qui existe. Combien de fois nos frères d’armes ont été attaqués par la perfidie. Ils viennent correctement habillé comme des FDS, ils font des exaction, ils repartent et on dit que c’est de FDF et les responsables des FDS de la zone sont surpris. Plusieurs fois des convoi sont tombés dans des embuscades, des  attaques ont eu lieu par confusion. Il faut que les gens arrivent à faire le distinguo pour ne pas laisser l’ennemi nous mettre en porte à faux les un contre les autres.

Monsieur le président on va aussi parler de la communication de votre gouvernement. Elle est jugée trop fermée par bon nombres d’observateurs et une bonne partie de la presse crie également au musèlement avec une difficulté d’accès à certaines sources d’information. Qu’est-ce que vous répondez à cela ?

Ce n’est pas du musèlement. C’est comme je le disais ce sont des phases de nos opérations. Nous sommes dans une phase de collecte de renseignements d’opération aéro terrestres d’opportunité. Malgré le fait qu’on n’a pas voulu communiquer certaines personnes sur les réseaux sociaux arrivent toujours à avoir l’information parce que les populations locales arrivent toujours à passer le message comme quoi il y a une opération dans notre zone. C’est bien c’est une fierté pour ces populations de sentir l’armée agir dans leurs zones mais en réalité ça expose nos opérations. Il se peut qu’on agisse dans une zone mais en réalité l’effet majeur n’est pas labà nous cherchons l’effet majeur ailleurs. Pour peu que l’on laisse la presse s’enquérir de cela l’ennemi pourra esquiver l’action principale. Voilà pourquoi jusque-là nous ne communiquons pas sur nos opérations sur les sites d’opportunité. Mais ils peuvent être rassurés je leur disais la dernière fois lorsqu’on va introduire la guerre vous serez invités on aura besoin de journalistes de guerre pour nous accompagner sur le terrain pour pouvoir relater correctement ce qu’il y a.

Bon nombre se sont offusqués lors de l’audience que le Premier ministre a accordée au Conseil supérieur de la communication où il a été& fait cas d’être regardant sur les émissions débats. Alors est ce qu’il faut s’inquiéter par rapport à la liberté d’expression et de presse qui ont été chèrement acquisses depuis des lustres ?

Nous n’avons pas l’intention de retirer cette liberté de presse mais seulement il faut savoir qu’on est en guerre. Tout le monde n’est pas obliger d’accompagner mais si vous êtes burkinabè il y a des propos à ne pas tenir. Vous reconnaissez avec moi qu’il y a de ces sujets de débat sur les plateaux qui quand même laissent à désirer. C’est de cela peut -être qu’il parle mais pas de tous les débat parce qu’il y a de très bons débats aussi. Il faut que les gens pressent l’exemple sur certains pays en guerre. La presse a un rôle très important vous devez avoir cette technique de communiquer pour galvaniser le soldat, le combattant qui est sur le terrain et je sais que vous savez le faire. Même sur les plateaux télé il faut avoir cette technique de communiquer pour motiver le combattant parce que c’est lui qui risque sa vie pour la patrie. Il n’y a pas de raison de le décourager. Quand on veut parler il faut voir d’abord est ce que c’est bien d’abord pour ma patrie.

Monsieur le président c’est une question d’interprétation parce que quelquefois les journalistes qui critiquent pensent bien faire en vous disant là où ça ne marche pas pour que vous vous ressaisissiez, pour que vous corrigez ce qui ne marche pas bien. Si vous prenez ça en mal ça peut faire une incompréhension entre vous et nous

On n’a pas pris ça en mal il faut faire le distinguo. On va créer un centre d’appel d’ici la semaine prochaine et on souhaite que lorsque ça ne va pas on puisse le dire par ce canal. Le dire sur un plateau télé c’est donner l’information à l’ennemi. L’ennemi n’est pas seulement le terroriste, sa racine est plus profonde. A travers des plateau télé qui portent très loin vous donner des informations stratégiques. C’est à travers la communication que l’on donne la possibilité à l’ennemi de changer de stratégie. Beaucoup de nos chaines de télé sont suivie de très loin.

Monsieur le président, ce qui a créé davantage une distance entre vous et certains journalistes c’est que dans certaines interventions vous avez séparé les burkinabè entre les patriotes et certains qui seraient apatrides. Il y a des journalistes qui se sentent concernés parce qu’ils porté une critique une fois en passant à votre pouvoir. Est-ce que vous n’allez pas un peu trop loin ?

D’abord je ne savais qu’il y a de la distance, merci de m’informer moi je ne suis pas distant, j’ai peut-être l’habitude d’avoir un franc parler, je dis ce que pense mais je ne garde pas rancune. J’ai même oublié que j’ai prononcé le mot apatride. C’est compris mais ce n’est pas aux journalistes que je m’adressais. Lorsqu’on voit seulement ce qui est mauvais sans voir ce qui est bien c’est quoi ? Il en y a qui ne voient que l’obscurité et ne voient jamais la lumière. Est ce qu’ils aiment vraiment ce peuple ? En quoi est ce qu’ils contribuent,  c’est de cela qu’il s’agit. Sinon je n’ai pas un problème particulier avec le monde de la presse. Mais la parole a été adressé à plusieurs acteurs sur les réseaux sociaux qui ne sont pas forcément des journalistes.

Monsieur le président les débat entre burkinabè tournent de plus en plus autour des questions religieuses et ethniques. Est-ce que nous ne sommes pas assis sur une poudrière d’autant plus que parfois on a le sentiment que rien n’est fait ou rien n’est dit au niveau gouvernemental pour clarifier sinon désamorcer certaines tensions ?

Et pourtant ! Rien n’est dit rien n’est fait non. Je pense que la dernière fois nous avons rencontré certaines communautés religieuses ici. Nous rencontrons aussi mes communautés ethniques. Il y a des gens qui s’intéresse uniquement à ce qu’ils veulent. Le Burkina Faso est un pays laïc, toutes les religions s’acceptent mutuellement. Les leaders religieux vous allez les voir toujours communier ensemble, le brassage est parfait. Nous passons le message à ces leaders de prêcher au niveau des plus jeunes l’acceptation d’autrui. Aujourd’hui vous trouverez les représentants d’une communauté aller chez d’autres communauté faire la même prière pour le  peuple, il ne faut donc pas  s’attarder sur certains débats qui ne nous font pas avancer surtout. Les leaders religieux prêchent l’union pour que la question religieuse que les gens veulent insinuer ne puisent jamais surgir. La question ethnique je ne sais pas s’il faut en parler, je pense que ça aussi c’est de la manipulation parce qu’il n’y a pas de problème ethnique. Personne n’est contre une ethnie ici. Ce sont des spéculations et vous aurez dû remarquer que l’armée est déployée partout. On ne déploie pas l’armée en fonction de telle ou telle ethnies dans les villages et nos actions actuellement que ce soit les escortes des vivres ou des actions offensives on les fait au profit de tout le monde. C’est malheureux de voir des gens faire les victimes, trouver qu’on fait des exactions contre certaines communautés. Je trouve que ces gens ne font pas du bien à ces communautés. Ils ne sont pas utiles à ces communautés. Je me pose même la question qu’est ce qu’ils ont fait pour ces communautés ? Ont-ils aidé ces communautés quand elles étaient dans les difficultés ? Je sais qu’il y a des communautés qui sont révoltés mais ce n’est pas une ethnie. Révoltées parce que délaissées. Je pense qu’à un moment donné aussi il faut arrêter aujourd’hui nous avons compris qu’elles ont été révoltées à cause d’une frustration. Aujourd’hui les communautés peules dont on parle d’être stigmatisée est celle qui souffre le plus. Les terroristes prennent tout leur bétail, ils sont dans les camps de réfugiés, on se demande même comment ils font pour se soigner quand ils sont malades. Ceux qui sont dans ces zones sont obligés d’y rester et se soumettre aux lois des terroristes.

A côté de la grande question de la sécurité, il y a l’autre grande question de l’humanitaire et quand vous êtes arrivés au pouvoir les burkinabè ont senti tout de suite une accélération dans les ravitaillements dans les localités sous blocus terroristes et puis trois mois après c’est comme il y a une décélération, vous avez baissé le rythmes des ravitaillements quand on prend Sollé dans le Lorum, Arbinda dans le Soum, Silmagué dans le Namentenga, ces populations nous approchent pour demander des vivres. Pour vous interpeller qu’est ce qui coince ?

Il n’y a pas eu de décélération à notre niveau, quad vous parlez de Sollé, il a été ravitaillé la semaine passée. C’est la première fois qu’un ravitaillement terrestre arrive depuis quelques années. Au prix d’énormes sacrifice, il faut saluer la bravoure des hommes qui ont été engagés des dizaines et des dizaines d’EED ont été détruits une base terroriste détruite dans leur progression et beaucoup de dégâts matériels C’est des choses qui ne se disent pas.  Arbinda qui a une population immense a été ravitaillé il y a peut-être un mois et demi de cela. D’autres localités sont en cours de ravitaillement telle que Djibo et autres Il faut dire que la difficulté actuellement c’est les camions pour pouvoir ravitailler J’ai vu l’Etat major qui a communiqué pour qu’on puisse en louer à prix social Mais jusque-là il n’y a pas eu de  manifestation en tant que telle Certains sont retissant à donner leur camion à cause de l’insécurité Je vais interpeller ceux qui en  possèdent de faire le sacrifice pour qu’ensemble on essaie de relever ce défis le temps qu’on puisse mettre nos routes en bon état.

Vous avez parler de la grande population de Arbinda, c’est là que des femmes ont été enlevées, vous les avez retrouvées, sécurisées mais il y a beaucoup de non-dits autour de cette affaire. Quelle est la vérité monsieur le président ?

Je pense que le ministre de la communication a parlé des circonstances dans lesquelles ces femmes ont été enlevées et retrouvées. Chacun doit pouvoir réfléchir pour comprendre le jeu. Les femmes ont été retrouvées et admises dans un centre de prise en charge. A travers tout ce qu’elles pourrons nous dire on rétablir la vérité. Mais une chose est sure il y a un flou autour de la question. Je ne saurai vous dire exactement ici ce qu’il en est. Les langues se délient peu à peu et on en saura plus.

Monsieur le président il y a quelques semaines, la ministre de l’action humanitaire informais l’opinion nationale de certaines difficultés avec des ONG pour des ravitaillements des zones en difficulté notamment le PAM. Qu’est- ce qui explique cela et ou est ce qu’on en est avec ce dossier ?

Il y a beaucoup d’ONG qui agissent sur le territoire burkinabè on est en train de faire l’inventaire actuellement pour voir la mission de chacune. Il y en a beaucoup trop ,que ça puisse nous causer des problèmes Ce n’est pas seulement le problème de ravitaillement Avec le PAM je pense que madame le ministre a été assez claire. Si on peut nous aider à ravitailler nos populations c’est bien et même très bien. Mais nous souhaitons que ce qui y est transporté on ait regard sur ça. Qu’est ce qui est dans les sacs ? qu’est ce qui est servi aux populations ? A un moment donné ils ne souhaitait pas que l’on puisse suivre le convoi,  entretemps il y a eu les questions de frais que nous ne  pouvons éventuellement pas supporter. Mais il y a un protocole qui a été établi et qui a permis d’assoir une procédure pour qu’on puisse suivre. Si on ne peut pas suivre on est obligé de clouer les hélicoptères (…)

Interview retranscrite par Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO

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