Dans le cadre de sa visite au Burkina Faso, le président du Comité international de la Croix rouge (CICR), Peter Maurer, a animé une conférence de presse sur la crise humanitaire qui sévit dans la région du Sahel central à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger. La conférence de presse a eu lieu ce 14 septembre 2020 à Ouagadougou.
Le président du CICR, Peter Maurer, entouré de ses collaborateurs était le principal animateur du point de presse sur la crise humanitaire dans la région du Sahel central composé du Burkina Faso, du Mali et du Niger. En effet, selon lui, ces derniers mois, alors que la pandémie du coronavirus continue de sévir, les conflits armés n’ont pas cessé. Au contraire, dit-il, les incidents de violence se sont accentués dans le Sahel. Pour lui, les conséquences humanitaires sont graves, notamment au Burkina Faso, avec 1 013 000 de déplacés internes, 294 centres de santé fermés ou fonctionnant à minima et 2 512 écoles fermées. « Plus que jamais, le CICR lance un appel au respect du droit international humanitaire », a insisté le président du CICR. Toujours selon Peter Maurer, le nombre et l’intensité des incidents violents ont fortement augmenté en 2020. A l’en croire, 1 249 incidents et 4 662 décès ont été enregistrés entre janvier et juillet 2020, soit 30% et 65% par rapport à la même période de l’année précédente. « Les civils paient un lourd tribut dans ces violences, se retrouvant souvent pris au piège des acteurs armés. Ainsi, plus de 1 000 000 de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers au cours des 12 derniers mois et 5% de la population du Burkina Faso est désormais déplacée à l’intérieur du pays », a affirmé le président du CICR. Il a indiqué que le CICR est extrêmement préoccupé par le niveau de violences avant de rappeler qu’en vertu du droit international humanitaire, la population civile doit être protégée et épargnée. Peter Maurer a fait savoir au cours de la conférence de presse que les communautés d’accueil n’ont plus de capacité d’absorption. Et de relever qu’au Burkina, plus de 75% des personnes déplacées internes ont trouvé refuge dans le Centre-Nord et dans le Sahel, poussant ainsi les ressources disponibles à leurs limites. A en croire Peter Maurer, le CICR est également préoccupé par l’impact économique d’une crise à plusieurs niveaux sur des millions de personnes dans le centre du Sahel. « La violence armée et les déplacements forcés limitent de plus en plus l’accès aux champs agricoles, privant ainsi de leurs ressources, les ménages fortement tributaires de l’agriculture », a-t-il laissé entendre. C’est pourquoi, le CICR, par la voix de son président, a souligné la nécessité de maintenir et d’augmenter l’assistance pour atténuer les conséquences humanitaires des conflits armés et des risques climatiques dans la région du Sahel central. « Le CICR a alloué environ 9 milliards de F CFA supplémentaires à son budget opérationnel pour la région du Sahel », a indiqué Peter Maurer avant de conclure que la violence met en péril l’accès aux soins de santé et la pandémie du coronavirus constitue une menace supplémentaire pour la vie de centaines de milliers de personnes, en particulier dans les zones où se produisent des déplacements et des combats.
Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO
