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Burundi: le gouvernement reporte la présidentielle au 21 juillet Par RFI

Au Burundi, le premier tour de l’élection présidentielle prévu le 15 juillet a été repoussé au 21 juillet. La candidature controversée de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat présidentiel reste, bien entendu, maintenue. Les autorités ont juste consenti à retarder d’une semaine l’élection, alors que les dirigeants d’Afrique orientale avaient suggéré de la repousser au 30 juillet.

Réunis le 6 juillet à Dar es Salaam, en Tanzanie, les chefs d’Etat de la Communauté est-africaine (EAC) avaient demandé que la présidentielle soit repoussée au 30 juillet afin de donner le temps au président ougandais Yoweri Museveni, nommé médiateur dans la crise burundaise, de « mener un dialogue » avec les différentes parties.

« Le gouvernement a toujours fait preuve de bonne foi. Il se trouve que certains partis politiques avaient soutenu que la situation dans le pays ne leur permettait pas de battre campagne, etc… Par conséquent, le gouvernement vient de consentir, pour la énième fois, à un report d’élection et nous pensons que les partis d’opposition, pour répondre cette fois-ci à cet appel, iront sur le terrain, rencontreront leurs membres et feront ensuite campagne comme tout le monde pour que les élections puissent se dérouler dans de bonnes conditions », a déclaré Gervais Abayeho, porte-parole de la présidence burundaise.

Gervais Abayeho a par ailleurs expliqué pourquoi le report de la présidentielle au 30 juillet, demandé par la Communauté est-africaine, n’avait pas été retenu. « Le gouvernement du Burundi devait tenir compte des limites constitutionnelles. L’élection présidentielle se tiendra au moins un mois avant l’expiration du mandat du président. Etant donné que le président doit prêter serment le 26 août, il était vraiment difficile de se conformer à cette date du 30 juillet, au risque de tomber dans le vide institutionnel. Le président de la République pourrait même être accusé de haute trahison », a ajouté le porte-parole de la présidence burundaise.

« C’est une fantaisie »

Jérémie Minani est le porte-parole du Mouvement Arusha, plateforme regroupant opposition et société civile contre le troisième mandat. Pour lui, le pouvoir continue son passage en force. « Pour nous, ça ne change rien parce que nous avons toujours soutenu que le report doit être un report consensuel. Pour nous c’est une fantaisie, dénonce-t-il. Le pouvoir continue le forcing. Cette date-là est inacceptable et ne saurait en aucune façon légitimer une élection qui dans le fond est une comédie d’élection. »

D’autant que, souligne-t-il, les conditions ne sont pas réunies pour un scrutin libre et équitable. « Nous ne sommes pas libres de nos mouvements, certains leaders de l’opposition sont menacés d’assassinat. Nous avons des milliers de miliciens du pouvoir qui nous attendent dans les montagnes quand nous allons faire campagne. Nous avons plus de 200 000 réfugiés qui sont des votants et qui ne devraient pas être exclus de ce vote. Nous avons une Céni qui est à la solde du parti au pouvoir, rappelle-t-il encore. Alors je ne vois pas comment un report de six jours pourrait régler toutes ces questions. Le fait même qu’ils aient oublié de mentionner le second tour signifie que le président de la République devra l’emporter au premier tour. Ils savent les résultats qu’ils vont coller à Nkurunziza. Ils ont déjà planifié tout alors inutile pour eux de planifier un second tour. »

L’opposition a déjà annoncé qu’elle boycottait l’ensemble du processus électoral qui a commencé avec les élections législatives et communales du 29 juin et qu’elle dénonce comme étant un « simulacre ». De son côté, la communauté internationale juge que le climat actuel au Burundi ne permet pas des élections crédibles.

RFI

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