Déclaration conjointe du Syndicat des greffiers du Burkina et du Syndicat national des greffiers suite à la décision du gouvernement d’appliquer l’impôt unique sur le traitement des salaires (IUTS) sur les primes et indemnités des agents du public.
« C’est avec une grande stupéfaction que nous apprenons la volonté affichée du gouvernement d’élargir l’application de l’IUTS aux primes et indemnités des travailleurs.
Il est vraiment déplorable qu’un gouvernement veuille à tout prix asphyxier financièrement ses travailleurs qui ploient déjà sous le poids des impôts au moment même où il prône la cohésion sociale. Cette attitude est une provocation du monde syndical car il n’existe pas et il n’existera pas une raison sérieuse pour expliquer un tel comportement de la part d’un gouvernement qui se dit responsable.
Nous ne saurions tolérer une application de l’IUTS aux primes et indemnités pour les raisons suivantes :
– primo, il convient de rappeler, si besoin en était, que les indemnités servies aux travailleurs ne sont rien d’autre qu’une mesure compensatrice de l’incapacité pour le gouvernement à pourvoir à certains besoins fondamentaux des travailleurs dans l’exercice de leur fonction, notamment le logement, le déplacement. Pourquoi les indemnités et les primes ne sont-elles pas prises en compte dans le calcul de la pension si tant est qu’elles doivent être imposées à l’IUTS?
– secundo, le gouvernement a décidé, de façon unilatérale, d’élargir l’application de l’IUTS aux primes et indemnités alors que l’IUTS est à l’origine une mesure exceptionnelle voulue par les travailleurs eux- mêmes pour soutenir l’Etat qui traversait des difficultés dans les années 1970. Il est donc inconcevable et inadmissible qu’un gouvernement responsable veuille appliquer l’IUTS aux autres éléments du salaire des travailleurs sans leur consentement. Rien, absolument rien ne peut expliquer une telle attitude qui frise le mépris à l’égard des syndicats responsables.
– tertio, il nous paraît paradoxal qu’au moment où le Chef de l’Etat demande la trêve sociale, son gouvernement travaille à semer les graines de la division et de l’exacerbation de la tension sociale en voulant faire passer par tout moyen, une mesure aussi impopulaire qu’illégitime.
Au regard de la nature et de l’ampleur de la provocation, la riposte se doit d’être aussi vigoureuse. C’est pourquoi, nous responsables syndicaux des structures syndicales des greffiers du Burkina Faso, appelons l’ensemble des militants et militantes à une mobilisation sans précédent et à se tenir prêts pour tout mot d’ordre au cas où ce gouvernement persisterait, nonobstant les alertes, dans son erreur.
Du reste, nous osons croire que ces gouvernants retrouveront la raison avant l’échéance que nous avons fixée en fin JANVIER 2020.
Seule la lutte libère !!!!! »
Pour le Syndicat National des Greffiers
Jean LANKOANDE
Pour le Syndicat des Greffiers du Burkina
Abdoul Aziz KAFANDO