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Appel au boycott des législatives par le PPA-CI : vers un suicide du parti

Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) ne prendra pas part aux législatives du 27 décembre prochain. L’annonce a été faite, le 6 novembre dernier, par le président dudit parti, Laurent Gbagbo, à l’issue d’une rencontre du Comité central du PPA-CI. Après sa non-participation à la présidentielle du 25 octobre dernier suite à l’exclusion de son président par le Conseil constitutionnel, le parti de Laurent Gbagbo sera encore aux abonnés absents, non pas par la faute d’une quelconque institution, mais, cette fois-ci, parce que son chef en a décidé ainsi. En effet, le parti a justifié ce boycott par le fait que « les conditions d’un processus électoral libre, juste et transparent ne sont pas réunies ». Un justificatif très réducteur et subjectif, en ce sens que tous les partis politiques en Côte d’Ivoire, à l’exception du PPA-CI, seront dans la course. Quand bien même l’on respecte cette décision du PPA-CI, il n’en demeure pas moins qu’elle s’annonce suicidaire pour ce jeune parti créé seulement en 2021, après sa rupture avec le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N’Guessan, ce qui peut conduire à son implosion. En tout cas, c’est, de toute apparence, « un suicide collectif » que l’ancien président Laurent Gbagbo a décidé d’infliger à ses députés sortants et à tous ces jeunes cadres du parti qui nourrissaient certainement le rêve d’occuper enfin un siège à l’hémicycle.  C’est donc une véritable douche froide pour ces derniers, mais également pour les militants et le parti qui se voient, une fois encore, exclus du processus électoral, puisque ces militants et sympathisants ne pourront pas exprimer leur droit citoyen.

On ose croire que ce boycott a longuement été mûri par le parti et qu’il n’y laissera pas « ses plumes »

 Cela est bien dommage et l’on ne serait pas surpris de voir des récalcitrants sortir de l’ombre, pour prendre le contrepied de leur mentor, en allant déposer leur candidature à la Commission électorale indépendante (CEI). D’ailleurs, la preuve en a été donnée par le fils de Laurent Gbagbo himself, Michel Gbagbo, député sortant du parti à Yopougon, qui a signifié à son père, sa décision de participer aux législatives. Une chose est sûre, le boycott du PPA-CI ne sera guère payant en ce sens que le parti risque de rester dans l’ombre pendant cinq bonnes années ; ce qui peut conduire à sa mort politique. On le sait, « l’enfant terrible de Mama », comme le surnomment certains, est une bête politique en Côte d’Ivoire. Accepter d’aller à ces législatives, c’est cautionner « le 4e mandat anticonstitutionnel du président Alassane Ouattara », qu’il dit ne pas reconnaître. Il est donc dans sa logique en annonçant ce boycott. Mais cette stratégie sera-t-elle vraiment payante ? Ne va-t-elle pas occasionner une fracture voire la mort, brutale ou lente, du PPA-CI ? N’aurait-il pas fallu au parti, aller à ces élections et espérer glaner quelques sièges à l’hémicycle où il pourra donner de la voix ? En tout état de cause, on ose croire que ce boycott a longuement été mûri par le parti et qu’il n’y laissera pas « ses plumes ». Car, si cela devait arriver, ce serait tout simplement triste pour ce leader qui aura apporté la contradiction politique en Eburnie, et se sera battu pour l’avènement du multipartisme dans son pays.

Colette DRABO

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