Le ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques, à travers la Direction générale des services vétérinaires (DGSV) veut assainir le marché des aliments pour animaux et des produits laitiers au Burkina. A ce titre, plusieurs actions ont été engagées en vue de la promotion de la santé animale et de la santé publique vétérinaire. Ce 19 septembre 2025, le directeur général des services vétérinaires et ses collaborateurs ont animé une conférence de presse en vue de présenter les actions mener, en cours et celles à venir. Pour l’essentiel, l’on retiendra que le tableau est non reluisant en ce qui concerne les établissements évoluant dans le domaine.
La majorité des établissements intervenant dans l’importation, la production, la transformation et la commercialisation des aliments pour animaux et les produits laitiers, ne respecte pas les règles établies en la matière. C’est ce que l’on peut retenir de la conférence de presse animée par la DGSV. En effet, selon les conférenciers, dans le cadre de la réglementation des établissements de production des aliments pour animaux d’élevage et la transformation du lait, le MARAH a fait un communiqué invitant les promoteurs desdits établissements, à se faire enregistrer au niveau de la DGSV. Ainsi, à l’échu de la date de dépôt du 28 juillet 2025, ce sont 660 dossiers de demandes d’autorisation provisoire dont 90 concernant les produits laitiers et 570 concernant les aliments pour animaux, qui ont été réceptionnés. Ainsi, des missions de terrain ont été initiées en vue d’inspecter les établissements intervenant dans le domaine, dans la région du Kadiogo. Il s’est agi, de l’avis des conférenciers, de vérifier le respect des bonnes pratiques de fabrication, des normes d’hygiène et de procéder aux prélèvements de produits pour les analyses de laboratoire en vue de la délivrance des autorisations provisoires aux établissements conformes. Sur 249 dossiers reçus et examinés dans la région du Kadiogo, 13 dossiers étaient non conformes à l’issue du contrôle documentaire, 15 autres étaient non conformes à l’issue de l’inspection vétérinaire des établissements ayant passé le contrôle documentaire, et sur 236 dossiers qui ont fait l’objet d’inspection, 221 ont reçu un avis favorable des inspecteurs. Des analyses de laboratoire ont porté sur 261 échantillons dont 227 pour les aliments pour animaux et 34 pour les produits laitiers, prélevés dans 83 établissements.
Là, les chiffres sont tout simplement alarmants. Selon le Directeur général des services vétérinaires, le capitaine Aboubacar Nacro, sur 189 échantillons d’aliments analysés, 159 contenaient des moisissures et des levures en des teneurs supérieures à la norme (NBF 236-239, 2021), soit 84,13% de non-conformité. « Pour la Bromatologie, les aliments pour animaux analysés sont non satisfaisants pour les fibres (100%), matières sèches (97%), la matière minérale (39%) et la matière azotée totale (44,6%). Pour le lait, 41% contiennent des bactéries coliformes. La valeur nutritionnelle de ces produits était non conforme pour les protéines (22%), les glucides (16%) », a déclaré le DGSV.
Face à la situation, le capitaine Nacro a laissé entendre que les établissements non conformes sur le plan documentaire, seront fermés jusqu’à la mise à jour des documents, ceux dont l’inspection physique est défavorable seront également fermés jusqu’à la prise en compte des recommandations de l’inspection, et ceux dont l’inspection est favorable et les résultats de laboratoires non satisfaisants notamment pour la microbiologie et les valeurs bromatologiques seront notifiés pour la correction de cette non-conformité et la refaite des analyses de laboratoires avant de prétendre aux autorisations provisoires. Sans oublier que les opérations vont se poursuivre.
Il faut noter que ces actions s’inscrivent dans le cadre de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaires qui riment avec la sécurité sanitaire des aliments, notamment les aliments pour animaux et les aliments d’origine animale produits pour la consommation humaine.
Colette DRABO