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SITUATION AU CONGO BRAZZAVILLE : La France veut se dédouaner à bon compte

Pendant que des ONG plaident pour l’arrêt du massacre à huis clos organisé dans le Pool, par Denis Sassou Nguesso, après son hold-up électoral, la France, elle, demande la mise en place d’une commission d’enquête internationale. Une attitude qui confine à une opération de rattrapage. Faut-il le rappeler, c’est avec la bénédiction de Hollande que Sassou a tripatouillé la Constitution pour prolonger son bail à la tête de son pays. C’est dire qu’après avoir joué au pyromane, la France veut maintenant jouer les pompiers. Cette démarche de la France n’est ni plus ni moins qu’une fuite en avant. C’est parce qu’elle n’aura rien fait pour empêcher Sassou de massacrer son peuple, qu’elle cherche à présent à se rattraper.  Toutefois, demander que des institutions internationales fassent la lumière sur la situation au Congo Brazzaville, alors que les hostilités sont toujours en cours, on peut y voir de l’hypocrisie. Du reste, à quelles institutions la France s’adresse-t-elle? Pourquoi n’a-t-elle pas demandé directement au Conseil de sécurité de l’ONU d’entreprendre une action urgente et vigoureuse pour arrêter les bombardements dans le fief de l’ancien rebelle Ntumi ?  Est-ce la vérité qui est la plus importante ou la vie des Congolais? Autrement dit, la France veut  se dédouaner à bon compte sans mettre Sassou en difficulté, d’où ce comportement à la Ponce Pilate.

Le silence assourdissant de l’Union africaine (UA) est plus condamnable

Dans cette tragédie qui se joue de l’autre côté du fleuve Congo, la France, comme à ses habitudes, aura opté de protéger ses intérêts plutôt que de défendre le peuple congolais. En demandant d’éclairer les zones d’ombres qui entourent le drame du Pool dont le bilan reste jusque-là inconnu, la France sait mieux que n’importe quel pays que l’affaire n’ira pas au-delà des frontières du Pool. Car comme l’a dit le général De Gaulle, la meilleure manière d’enterrer une affaire, c’est d’installer une commission d’enquête. Or, ce dont Sassou a besoin actuellement, c’est de répit. En tout cas, le comportement de la France vis-à-vis du dictateur congolais aura étalé toute son incohérence, son hypocrisie et sa veulerie dans la gestion du conflit. Kadhafi n’a peut-être pas fait pire que Sassou mais la France l’avait traité comme un paria. Quid de Bachar El Assad ?  Si le louvoiement de la France face au malheur des Congoalais, peut révolter, le silence assourdissant et coupable de l’Union africaine (UA) est plus condamnable. Car, au lieu de prendre le problème congolais à bras-le-corps, cette organisation continentale a plutôt opté pour la stratégie de l’autruche qui consiste à enfouir sa tête dans le sable pour ne rien voir. Et c’est bien dommage !

Dabadi ZOUMBARA

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