Marrakech, le 8 juillet 2023 (AIB)-Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc, Amir Al Mouminine, a invité, samedi, les Oulémas, les savants et théologiens musulmans, «à s’opposer aux obscurantistes et aux extrémistes de tout poil qui s’évertuent à abuser les âmes candides».
« Les Oulémas sont tenus d’avoir une présence bénéfique dans la vie des gens en les invitant aux vertus de la modération et du juste milieu et en s’opposant aux obscurantistes et aux extrémistes de tout poil qui s’évertuent à abuser les âmes candides », a indiqué, samedi, Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc, Amir Al Mouminine.
Le souverain marocain s’exprimait à travers un message adressé aux participants d’un colloque international, initié par la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains et qui se tient du 8 au 10 juillet 2023 à Marrakech, sous le thème «les règles de la fatwa dans le contexte africain».
Dans son message lu par le ministre des Habous et des Affaires islamiques du Maroc, Ahmed Toufiq, Amir Al Mouminine, explique que les Oulémas sont investis de la «noble mission» de porter la science religieuse aux générations qui se succèdent et d’émettre des fatwas c’est-à-dire des consultations juridiques émises sur une question donnée.
Comptant parmi les membres les plus fiables et les plus vertueux, selon le souverain marocain, les Oulémas sont, «ceux-là mêmes qui veillent à préserver l’Islam contre les mystifications des zélotes, les allégations mensongères des imposteurs et les interprétations des incultes».
Pour Sa Majesté Mohammed VI, les zélotes, les imposteurs et les incultes sont trois catégories d’acteurs qui comptent, malheureusement, au nombre de ceux qui statuent, aujourd’hui, sur les questions religieuses d’où la nécessité pour les Oulémas de jouer pleinement leur devoir. «Ce devoir est d’autant plus impérieux que ces déviants prêtent à la plupart de leurs réflexions sur la religion le tour fallacieux de fatwas, alertés que celles-ci relèvent de la chose sacrée dans l’entendement commun », a-t-il insisté dans son message.
En outre, il a rappelé que pour le cas précis du Maroc, compte tenu de cet état de choses et soucieux de protéger la religion, il a été procédé «à l’institutionnalisation de la pratique de la fatwa, devenue ainsi une compétence collégiale exercée par le conseil supérieur des oulémas». «C’est, en effet, à cette institution que les demandes de fatwa sont adressées pour statuer sur les questions de la vie courante nécessitant un avis religieux», explique Amir Al Mouminine qui exhorte les autres pays africains à élever également la fatwa «au rang d’action institutionnelle où il n’y a guère de place au fanatisme ni aux passions fourvoyées qui conduisent à l’égarement». «Chaque pays africain se doit d’attribuer l’exercice de la fatwa à une institution collégiale composée d’ouléma dignes de foi, modérés et attachés aux principes intangibles et à la doctrine religieuse de leur pays», a insisté le roi Mohammed VI.
Le colloque international de Marrakech sur « les règles de la fatwa dans le contexte africain » réuni des oulemas, hommes et femmes, venant de 72 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique latine.
Plus de 350 participants dont une délégation burkinabè prennent part à la rencontre.
Agence d’Information du Burkina (AIB)
