Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, et son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, ont entrepris une visite de deux jours au Mali et au Niger ; une visite qui devrait les conduire à Gao et à Niamey et dont l’objectif est de montrer que l’Europe, à travers l’Allemagne et la France, partage le même intérêt à stabiliser la région Ouest-africaine. Ainsi donc, la France a décidé de ne pas laisser la lutte contre le terrorisme entre les seules mains des Africains qui n’en demandaient pas mieux, vu que l’Union africaine (UA) a fait la preuve de son incapacité à régler les questions de sécurité sur ce continent. Par ce voyage, l’Europe montre, une fois de plus, que la sécurité de l’Afrique la préoccupe.
Un saut à Yaoundé ne serait pas de trop pour tendre la main au Cameroun
Mais est-ce la vraie raison, peut-on se demander ? Non, car la sécurité de l’Europe est tributaire de celle de l’Afrique. Par ailleurs, une Afrique déstabilisée par l’insécurité peut compromettre dangereusement l’essor des industries européennes installées sur le continent africain. En tout état de cause, l’engagement de l’Allemagne aux côtés de la France pour mener la bataille contre le terrorisme, est à saluer d’autant plus que le président François Hollande donnait l’impression de présenter des signes d’essoufflement. Cela dit, il faut espérer que cette union de forces puisse venir à bout du terrorisme dont les conséquences néfastes ne sont plus à démontrer. Et comme on a coutume de le dire en Afrique, on n’enterre pas un cadavre et laisser ses pieds dehors. C’est pourquoi, ce ne serait pas trop exiger que de demander à la France de se pencher également sur le cas camerounais. Un saut à Yaoundé ne serait pas de trop pour tendre la main à ce pays qui a besoin d’un soutien, étant donné que jusque-là, il se bat quasiment seul contre Boko Haram.
Christine SAWADOGO
