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SUSPENSION DU DROIT DE VOTE DU MALI A L’ONU : Le peuple malien humilié  

 

Décidément, la république du Mali et  l’Organisation des Nations unies (ONU) ont des affaires à régler ces derniers temps. Dans le cadre de l’organisation du sommet Afrique-France qui doit se tenir à Bamako au mois de janvier 2017, le comité d’organisation et le gouvernement du Mali ont notifié, il y a quelques jours, à la Minusma, qu’elle devait quitter son quartier général de l’hôtel Laïco Amitié au plus tard le 31 mars prochain. Ce problème pose en toile de fond, le désir des autorités de Bamako, de voir la mission de l’ONU sur sol, plier bagages. En effet, par l’entremise d’Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne, le pouvoir d’IBK a invité « le Conseil de sécurité à solliciter le secrétariat pour qu’il mène dès à présent, une réflexion approfondie dans la perspective de l’élaboration d’une sorte d’exit strategy de la Minusma au Mali ». Cette affaire lancée le 11 janvier 2016 n’est pas retombée que Bank Ki Moon, patron de l’ONU, décide de sanctionner  tous les pays dont le Mali qui ne sont pas à jour de leurs cotisations au niveau de l’organisation. En effet, depuis deux ans, Bamako ne respecte plus toutes ses obligations en tant que membre statutaire de l’ONU, si fait que sa dette se chiffre à 200 millions de F CFA. Conséquence, la mesure disciplinaire qui correspond à un tel manquement a été mise en branle : le Mali perd son droit de vote.

Depuis deux jours donc, le pays mandingue renvoie l’image du citoyen incivique dont on a coupé l’eau ou l’électricité pour raison de factures impayées. En tant que mauvais exemple, le Mali doit donc s’abstenir de donner son avis sur la marche du monde par la voie du vote, jusqu’à recouvrement de sa dette. Il n’en fallait pas plus pour provoquer le courroux  de l’opposition malienne qui dénonce un « coup de massue sur l’honneur et la dignité nationale ». Effectivement, on peut se demander comment le grand Mali, pays de Soundiata Keïta, pays de Kankélétigui (surnom donné à IBK) qui personnifie l’honneur, la dignité et le respect de la parole donnée) peut-il laisser son image traîner dans la boue, pour une broutille de seulement 200 millions de F CFA? Pour un pays de grands conquérants, à l’orgueil et à la fierté légendaires, ce n’est pas admissible.

Le non-paiement des cotisations pose un problème de gouvernance économique grave

Par souci de protéger son image au niveau international, ce pays qui symbolise la fierté africaine de par sa culture et son sens de l’honneur, devait plutôt toujours travailler à respecter ses engagements, à toujours défendre son immense aura et à toujours coller à sa vaste personnalité. Au lieu de cela, ses dirigeants, par leur incurie, le plongent dans la boue. Dans le cas d’espèce, cette suspension du droit de vote à l’ONU pose en plus un problème éthique et moral. Des 197 Etats membres de l’ONU, ils sont neuf (9) dont trois en Afrique (le Mali, la Libye et le Burundi) à n’avoir pas respecté leurs engagements. Or, le Mali est actuellement l’un des pays qui bénéficient le plus, des services des Nations unies. Si les autres pays refusaient d’honorer leurs cotisations, le Mali n’aurait pas eu l’assistance militaire, économique et politique qui lui permet de se reconstruire aujourd’hui. Quant aux deux autres pays africains non à jour de leurs cotisations, on peut les comprendre sans toutefois les excuser. La Libye est devenue un non-Etat, et le Burundi est en rupture de ban avec la communauté internationale. Autrement dit, le pays d’IBK n’avait pas besoin de « faire équipe » avec ces deux canards boiteux. Ce non-paiement des cotisations pose un problème de gouvernance économique grave. Et de toute apparence, la pratique est ancrée et c’est le moins qu’on puisse dire. L’on se rappelle en effet toutes ces affaires de mauvaise gestion de fonds publics qui avaient fait grand bruit. Aujourd’hui, le Mali paie cash ces mauvaises pratiques.

Michel NANA

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