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SOMMET DE L’UA SUR LA SECURITE MARITIME: Lomé comme Yaoundé ?

Le sommet sur la sécurité maritime, tenu le 15 octobre dernier à Lomé, à la demande de l’UA, a refermé ses portes sur de grandes avancées. Ladite rencontre avait pour but de rassembler les nations africaines autour d’engagements contraignants contre la piraterie, la pêche illégale et pour la promotion de l’économie maritime. En effet, 30 des 54 pays de l’Union africaine (UA) ont signé une charte contraignante sur la sureté et la sécurité maritime. Une première dans le monde. Dans la charte de Lomé, les pays de l’UA s’engagent à échanger les informations et à faire front commun dans la lutte contre la piraterie, les trafics et la pêche illicite. Une telle décision est à saluer à sa juste valeur ; étant donné qu’avec 38 pays sur 54 ayant une frontière maritime, les enjeux maritimes sont une priorité pour le continent, et plus particulièrement dans le Golfe de Guinée où 40 % du poisson pêché l’est de façon illégale et où la piraterie est devenue, depuis quelques années, la plus importante au monde. Entre autres décisions prises, on note la délimitation des frontières maritimes, la création d’un fonds de sureté et de sécurité maritime et la promesse des pays de l’UA, d’améliorer leur capacité d’intervention en mer et d’investir dans la marine.

Ce ne sont pas les textes qui manquent en Afrique. C’est plutôt leur application qui pose problème

 

Il était temps, est-on tenté de dire, au regard de l’urgence du moment. Car, faut-il le rappeler, 90% des échanges commerciaux du continent se font par la mer. S’engager à rendre les eaux plus sûres et plus rentables ne peut que contribuer au développement de l’Afrique. C’est donc un pas de géant dans l’intégration africaine, que l’UA vient de faire.

Encore faut-il que les engagements pris soient tenus. Certes, la charte est adoptée, mais 15 ratifications au niveau national sont nécessaires pour que le texte entre officiellement en vigueur. On ne le sait que trop bien, ce ne sont pas les textes qui manquent en Afrique. C’est plutôt leur application qui pose problème et les exemples sont légion. Le sommet de Yaoundé sur la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée, en est une illustration parfaite. Tenu en 2013, ce sommet avait pris de belles résolutions qui sont aujourd’hui dans  les tiroirs. La Charte de Lomé subira-t-elle le même sort ?

La question mérite d’être posée d’autant que sur les 52 pays représentés à Lomé, 21 dont le Cameroun n’ont pas signé ledit document.

Par ailleurs, un volet important a été occulté lors de l’adoption de la charte de Lomé : celui du nerf de la guerre. A aucun moment, on ne parle du financement pour la mise en œuvre des décisions prises. L’UA compte-t-elle sur ses propres moyens ? La question vaut son pesant d’inquiétudes, quand on sait que bien des pays africains ne sont pas à jour de leurs cotisations au sein des instances sous-régionales ou continentales.  Il ne reste plus qu’à tendre la sébile à l’Occident, comme on sait si bien le faire. Ce dernier devrait porter main forte à l’UA, ne serait-ce que pour aider à empêcher l’immigration clandestine des africains vers l’Occident.

 

Thierry Sami SOU

 

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