Le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a animé une conférence de presse ce 29 août 2019, à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre est de dénoncer le manque de volonté du gouvernement à mettre en œuvre le protocole d’accord signé avec le syndicat le 13 mars 2019. Au cours de cette conférence, le syndicat a annoncé qu’il reconduisait ses « actions de lutte » pour compter du 2 septembre au 27 novembre 2019.
Après les Grèves, boycott des gardes de permanences, le SYNTSHA a durci le ton entre autres à travers la non- transmission des rapports statistiques, l’opération « caisses vides », entamées depuis le 7 juin et prévues prendre fin le 1er septembre prochain. Autant d’actions pour exiger du gouvernement la mise en œuvre du protocole d’accord signé le 13 mars 2017 entre les deux parties. Mais à ce que l’on croit, ces actions n’ont rien résolu puisque les mouvements d’humeur du syndicat sont loin de prendre fin. Pour preuve, le SYNTSHA a annoncé, au cours d’une conférence de presse, la reconduction de « ses actions de lutte », du 2 septembre au 27 novembre 2019, sur tout le territoire national. En effet, les conférenciers ont déploré le fait qu’après plus de dix semaines de lutte, la posture du gouvernement n’a pas fondamentalement changé, mieux, c’est grâce à la persévérance des travailleurs que le « gouvernement a été contraint » d’ouvrir, le 12 juillet dernier, les négociations avec le syndicat. Ainsi, seulement le secrétaire général du SYNTSHA, Pissyamba Ouédraogo, seulement trois séances ont eu lieu. « Les négociations ont été ouvertes et à notre grande déception, le premier comportement du gouvernement qui nous a indignés, c’est que le fait que, comme nous sommes dans le secteur de la santé, le gouvernement ne donne aucun sens particulier aux négociations ; il prend son temps », a indiqué le SG selon qui les discussions sont menées à un rythme qui laisse à désirer. « Les discussions commencent à partir de 16 h pour s’arrêter avant ou à 20h….Depuis le 26 juillet, date de la dernière séance, le gouvernement n’a plus donné signe de vie pour dire qu’on reprend tel jour, ou qu’on ne reprend pas pour telle ou telle raison. C’est dans les rumeurs que nous avons appris que le gouvernement est en vacances. Pendant ce temps, les patients s’impatientent et nous demandent les raisons qui font que la lutte perdure. Voici donc les raisons. C’est dire que le gouvernement se fiche de la santé des populations et des préoccupations des travailleurs. C’est pourquoi, pour nous, la lutte doit continuer car c’est la seule voie pour contraindre le gouvernement à reprendre les négociations », a justifié le SG. De l’avis des conférenciers, le gouvernement a fini de démontrer « sa démission à l’égard de la santé de notre peuple et son mépris vis-à-vis des travailleurs et du SYNTSHA ». D’où cette reconduction de ses actions de lutte pour exiger du gouvernement la reprise sans délai des négociations pour une mise en œuvre satisfaisante du protocole d’accord.
Convaincu que seule la lutte paie, le SG a appelé les travailleurs à rester mobilisés et déterminés et interpelé l’opinion publique à « rejeter les manœuvres du pouvoir visant à opposer les travailleurs entre eux d’une part, et d’autre part, les travailleurs aux populations, et à soutenir cette juste lutte »
Alexandre MOYENGA
(Stagiaire)
