Opéré d’une tumeur bénigne en France ou plus techniquement d’un adénome parathyroïdien, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), est de retour au Mali. Et c’est sourire aux lèvres qu’il s’est adressé aux Hommes de médias en ces termes : « Je suis heureux de vous retrouver (…) Je suis parti malade, je reviens avec un organe en moins, enfin, avec quelque chose en moins qui n’avait rien à faire dans mon corps. Une opération dont on m’a dit qu’elle allait durer trois heures. Elle a duré une heure et quart, sans aucune suite post-opératoire ». En tout cas, avant tout propos, il convient de féliciter la présidence malienne qui, depuis le départ et ce jusqu’au retour du chef de l’Etat, n’a cessé de communiquer sur l’état de santé de ce dernier. Car, sous d’autres cieux, c’est motus et bouche cousue en pareille circonstance ; la santé du chef de l’Etat étant considérée comme un sujet tabou.
IBK aura du pain sur la planche
Les exemples sont si légion que l’on ne prendrait pas le risque de vouloir les citer exhaustivement. Mais, le cas le plus récent et le plus emblématique est celui du président algérien, Abdel Aziz Bouteflika, dont l’état de santé est toujours entouré de mystères. C’est pourquoi le mérite revient au président IBK qui, sans aucune gêne, a dit très haut, ce que certains de ses pairs africains n’auraient pas dit, même en coulisses. Cela dit, cette convalescence ne sera pas de tout repos pour Kankélétigui qui, c’est peu de le dire, a dû retrouver sur sa table de nombreux dossiers brûlants. Et cela, il lui faudra une santé de fer pour les affronter. Il s’agit, entre autres, de la lutte contre l’insécurité et du nécessaire retour de Kidal dans la République. A cela, s’ajoute la fronde politique qu’entend mener l’opposition dans les jours à venir ; elle qui, du fait de la maladie du chef de l’Etat, avait eu la décence de battre en retraite en annulant la marche de protestation qu’elle devait organiser à Bamako, la semaine écoulée. En un mot comme en mille, le repos est terminé pour IBK qui, certainement, mesure déjà l’ampleur de la tâche qui l’attend. Il aura vraiment du pain sur la planche pour compulser tous les dossiers qui se sont accumulés au fil des semaines sur son bureau. Tout le mal qu’on puisse lui souhaiter, c’est d’avoir la lucidité nécessaire pour trouver des solutions justes aux problèmes du Mali.
B.O
