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PROJET DE REVISION CONSTITUTIONNELLE: Abdel Aziz sur les pas de Joseph Kabila ?

En Mauritanie, le pouvoir et l’opposition ne sont pas sur la même longueur d’onde. Cette dernière a claqué la porte du dialogue national sur les réformes constitutionnelles, débuté le 29 septembre dernier. Pour cause, elle accuse le pouvoir de vouloir modifier la Constitution pour permettre au président Mohamed Ould Abdel Aziz, de briguer la magistrature suprême pour la troisième fois. Toute chose que la Constitution actuelle ne permet pas. L’opposition qu’on peut qualifier, à juste titre, de modérée, a rejoint celle radicale qui a refusé de participer au dialogue national. Malgré les années de négociations, elle a préféré boycotter cette foire jugée inutile, estimant que le pouvoir a un agenda caché. Et elle a eu le nez creux, en témoignent les propos du porte-parole du gouvernement mauritanien, Mohamed Lemine Ould Cheikh, qui a assuré que la modification du nombre de mandats présidentiels, serait à l’ordre du jour du dialogue en cours sur la révision de la Constitution. Ce qui n’avait pas été convenu au départ. Des membres de la majorité présidentielle abondent dans le sens du déverrouillage des articles constitutionnels limitant à 2 le nombre de mandats présidentiels. Ce sont là les prémices d’un coup d’Etat constitutionnel, est-on tenté de dire.

Dans les républiques bananières, la technique du dialogue national est de plus en plus appréciée par les satrapes pour tenter de faire avaler au peuple, l’amère pilule de leur maintien par tous les moyens, au pouvoir. Et à chaque fois, on tente ainsi de piéger l’opposition. Si elle refuse le dialogue, on la cloue au pilori, faisant valoir qu’elle ne veut pas de la paix. Et si elle accepte le dialogue, elle finit par se rendre compte qu’elle est en train d’être roulée dans la farine. C’est la parade que Joseph Kabila a trouvée dans sa volonté de  s’accrocher au pouvoir.  Et c’est sur les pas de ce dernier que Mohamed Ould Abdel Aziz semble marcher.

Tout le mal qu’on souhaite à Mohamed Ould Abdel Aziz, c’est de ne pas franchir le Rubicon

Cela dit, depuis son indépendance en 1960, les coups d’Etat sont devenus le sport favori en Mauritanie. Faut-il le rappeler, c’est à la faveur d’un coup d’Etat que l’actuel président est arrivé au pouvoir. On se rappelle qu’en 2005, Mohamed Ould Abdel Aziz était en effet l’un des meneurs du coup de force qui a déposé le président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya. 3 ans plus tard, il s’auto-proclame président du Haut Conseil d’État, après  avoir mené un autre coup d’Etat, cette fois contre le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et le Premier ministre Yahya Ould Ahmed El Waghef. Difficile de croire qu’après avoir fait et défait autant de rois, Mohamed Ould Abdel Aziz qui a pris goût au pouvoir, soit disposé à abandonner les rênes du pouvoir de Nouakchott. Certes, il a assuré ne pas vouloir modifier la Constitution pour se présenter à nouveau et cela, en jurant sur le Coran. Mais quel crédit accorder à la parole d’un dictateur ? En tout cas, tout le mal qu’on souhaite à Mohamed Ould Abdel Aziz, c’est de ne pas franchir le Rubicon.

Thierry Sami SOU

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