La faune politique burkinabè devra désormais compter avec le Parti du peuple républicain (PPR), officiellement reconnu le 26 octobre dernier. Ce parti créé par François Tambi Kaboré bien connu pour avoir été directeur de cabinet de « l’ancien nouveau chef de file de l’opposition », Zéphirin Diabré, était face à la presse ce 16 novembre pour présenter ses axes stratégiques et décliner ses spécificités par rapport aux autres formations politiques.
La liste des formations et partis politiques vient de s’allonger avec l’« entrée en scène » du PPR qui, « n’eut été la trahison de l’esprit insurrectionnel au lendemain de la victoire », n’aurait pas vu le jour. Selon le président dudit parti, François Tambi Kaboré, la création du PPR répond à un double objectif qui est de conquérir le pouvoir d’Etat en vue de formuler et de mettre en œuvre de nouvelles stratégies de développement pour mieux répondre aux attentes des populations insurgées et des Burkinabè en général, et aussi pour procéder aux transformations structurelles nécessaires pour créer un environnement durable et capable d’assurer la mise en œuvre de nouveaux paradigmes dans la gouvernance politique.
Pour M. Kaboré, l’esprit de l’insurrection a été trahi par des partis politiques qui, « mus par des intérêts égoïstes, par la jalousie, se sont désolidarisés du choix du peuple et ont préféré aller s’asseoir à la même table que ceux qu’ils ont combattus et vaincus ou ont conclu des alliances contre nature ». A son avis, l’opposition politique, notamment la Coalition des forces démocratiques pour un vrai changement (CFDC) chapeautée par Zéphirin Diabré, « ne lui permet plus d’incarner les intérêts du peuple insurgé », mieux « elle s’est illustrée dans des louvoiements à répétition ou des dénis de l’esprit de l’insurrection qui l’ont complètement discréditée aux yeux des insurgés ».
Au regard de tout ce qui précède, le PPR, créé pour « porter l’enthousiasme du peuple insurgé », a décidé d’apporter son soutien à l’action du président Roch Marc Kaboré choisi par le peuple pour conduire le navire burkinabè. Mais le président du PPR se veut clair : « Nous n’avons pas divorcé de qui que ce soit. On n’a pas créé le parti en réaction à un parti politique. Je n’en veux à personne ». Il justifie son ralliement à la majorité par le fait qu’il veut « travailler ensemble pour la matérialisation des préoccupations des insurgés ».
Face aux revendications tous azimuts, le président du PPR invite la population à « faire preuve de patience » et de relever que des « forces négatives exploitent l’impatience des populations pour chercher à plomber l’action gouvernementale ».
Par conséquent, le PPR exhorte l’exécutif à « s’organiser pour permettre une participation saine et responsable des populations au processus du développement à travers un processus de concertation et de dialogue ». Pour M. Kaboré, il convient d’envisager une transition post transitionnelle qui permettrait d’apporter des solutions collectives et consensuelles aux attentes des populations après la transition post insurrectionnelle qui a duré 13 mois.
Colette DRABO