Qui l’aurait cru ? Le Gatia entrant à Kidal la fleur au fusil. C’est un signe des temps nouveaux. En effet, des combattants pro-gouvernementaux du Gatia ont fait irruption le 2 février à Kidal, fief des ex-rebelles de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad), dans le Nord du Mali sans coup de feu, mais dans une atmosphère tendue. Quoiqu’il en soit, l’entrée pacifique de ce groupe à Kidal est un heureux présage. Et c’est à croire que l’initiative du Gatia peut payer pour autant que les ex-rebelles de la CMA acceptent cette posture de pacifistes. Les ex-rebelles ne sont plus les seuls maîtres à bord à Kidal. Il faut compter avec les combattants pro-gouvernementaux du Gatia. Sauf revirement de dernière minute, les combattants pro-Bamako du Gatia et les ex-rebelles de la CMA comptent trouver une issue pacifique à la situation. D’autant plus que depuis quatre mois, depuis la dernière session des pourparlers d’Alger, les deux mouvements ennemis observent une trêve. Cette intrusion pacifique du Gatia à Kidal qui était une citadelle imprenable, est un signal fort qui doit être appuyé par la communauté internationale. Tout porte à croire que le Gatia a pris ses responsabilités afin de trouver une issue heureuse à un conflit qui n’avait que trop duré à cause des tergiversations de la communauté internationale.
Cet acte du Gatia est comme une perche tendue à Bamako. A elle de saisir cette opportunité et de mettre le pied à l’étrier de la paix, le rapport des forces étant en sa faveur. En tout cas, le Gatia a mis les pieds dans le plat en entrant soudainement à Kidal. Le contexte international lui est favorable en ce sens que les ex-rebelles de la CMA sont en perte de vitesse depuis la chute de leur mentor Blaise Compaoré. On peut le dire sans se tromper que les deux ennemis d’hier marchent à pas forcés vers la paix. C’est le moins que l’on puisse dire.
Françoise DEMBELE
