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MUTINERIE EN COTE D’IVOIRE : la protestation des soldats  s’étend à plusieurs localités

Un mouvement de protestation de militaires a éclaté ce 6 janvier à Bouaké, capitale de l’ex-rébellion armée en Côte d’Ivoire, avant de s’étendre à la mi-journée aux villes de Daloa et Daoukro, dans le centre, et Korhogo dans le nord.

 

Des tirs à l’arme lourde ont résonné toute la matinée à Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire, dont les militaires mutins ont pris le contrôle, après avoir attaqué des commissariats de police, a constaté un correspondant de l’AFP.

« C’est une mutinerie des ex-combattants intégrés dans l’armée qui réclament des primes de 5 millions FCFA (7.600 euros), plus une maison chacun », a expliqué à l’AFP un officier sous couvert d’anonymat.

« Nous réclamons non pas 5 millions de FCFA mais plutôt 10 millions chacun, plus une villa (…) Le cas échéant, nous ne regagnerons pas les casernes », a assuré un soldat à l’AFP.

« Dans la nuit du 5 au 6 janvier 2017, aux environs de 0h30, un groupe de militaires a fait irruption à l’état-major de la 3ème région militaire (de Bouaké, ndlr) en faisant usage d’armes à feu », a déclaré le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, dans un communiqué lu à la télévision nationale vendredi à la mi-journée.

Le ministre a appelé « tous les soldats (à) garder leur calme et (à) rentrer dans les casernes, en vue de permettre la recherche de solutions durables pour l’ensemble des composantes des Forces Armées de Côte d’Ivoire ». Selon lui, les revendications de ces soldats portent notamment sur le paiement de primes, les augmentations de salaires et une promotion plus rapide entre les grades.

Vendredi dans la matinée, le gouvernement a réuni un Comité national de crise, selon une source proche du ministère de la Défense.

A Bouaké, les soldats ont « cassé la poudrière du camp du 3e bataillon » le plus important de la ville, « c’est de là qu’ils ont sorti les lance-roquettes et d’autres armes montées sur des pickups », a expliqué un officier à l’AFP…

Les militaires ont attaqué la préfecture de police et les sept commissariats de Bouaké et dressé des barricades au centre-ville, coupant toute circulation, a constaté le correspondant de l’AFP. Des soldats ont pris position à divers carrefours stratégiques de la ville et d’autres sillonnaient la ville à moto ou dans des colonnes de véhicules qu’ils ont pris à la police.

A Daloa, grande ville du centre-ouest, « des militaires à moto sillonnent la ville en tirant en l’air », a raconté un habitant à l’AFP. « Ça tire, on a peur, on est caché dans la maison », a expliqué d’une voix tremblante un autre habitant joint par téléphone depuis Abidjan.

A Korhogo, un militaire joint au téléphone a indiqué que « le mouvement de révolte est observé dans cette ville. Des rues ont été occupées par les soldats ».

En début d’après-midi, la contestation a également gagné Daoukro (centre-est), fief de l’ex-président Henri Konan Bédié et grand allié du président Ouattara…

En novembre 2014, une vague de protestation de soldats était partie de Bouaké pour s’étendre à Abidjan, la capitale économique, et d’autres villes du pays. Le président Ouattara s’était engagé fin novembre 2014 à verser ces arriérés de soldes.

L’avancement de 8.400 caporaux, autre revendication des protestataires, devait également être assuré dès « le 1er janvier 2015 », à travers des promotions.

Selon plusieurs sources sécuritaires, d’anciens éléments rebelles, intégrés en 2009 dans les forces de sécurité nationales à la suite de l’accord de paix de Ouagadougou signé en 2007, étaient à l’origine du mouvement.

AFP

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