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Me GUY HERVE KAM du Balai citoyen : « si une autre insurrection arrivait encore, ce sera un échec mais… »

La Coalition Ditanyè, a, en partenariat  avec le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), organisé le 12 novembre 2016 à Ouagadougou, un panel sur le thème : «Que reste-t-il de l’esprit de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ? ». Selon les initiateurs du panel, l’objectif était  de le bilan de l’insurrection populaire et voir comment  cet esprit peut être  pérennisé.

 

 « Nous avons pensé que c’est le temps de la réflexion, au-delà des commémorations que nous avons eu il y a deux semaines pour réfléchir sur ce qui nous a amenés à l’insurrection populaire et sur comment nous devons pérenniser l’esprit de l’insurrection pour que le peuple qui est sorti les 30 et 31 octobre 2014, ait la société dont il a rêvé. On peut revendiquer, se plaindre mais rien ne remplace la réflexion. C’est aussi des moments de formation pour cette jeunesse  qui est sortie et a revendiqué,  mais qui doit aussi se nourrir de certaines informations pour les combats à venir », a expliqué Me Guy Hervé Kam du Balai citoyen. A son avis, ces réflexions serviront  également aux nouvelles autorités. « Quand on écoute les gens, on a l’impression qu’il y a un hiatus entre les attentes des populations et les schémas proposés par les nouveaux gouvernants.  Pour nous, il faut réfléchir parce qu’il faut recadrer  les choses pendant qu’il est temps…  Les nouvelles autorités doivent comprendre, intégrer et mettre en marche ce changement social. Aujourd’hui, on a l’impression que très vite, le changement social, les raisons profondes de l’insurrection, ont  été oubliées. A partir de ce moment, nous pensons et  espérons  que nos discussions serviront aussi à nourrir cette renaissance des nouveaux dirigeants pour qu’ils comprennent que l’esprit de l’insurrection est ancré dans l’ADN du peuple burkinabè  et c’est à eux  de se conformer  à cet esprit. Depuis la prise de l’Assemblée nationale le 30 octobre, nous avons dit que plus rien ne sera comme avant ; cela est tout un programme, un changement  d’esprit et tout le monde  doit s’y conformer », a-t-il ajouté.

Pour Me Prospère Farama, un des panélistes, l’esprit de l’insurrection donc l’esprit révolutionnaire,  est en marche, et  flotte au-dessus  du  Burkina qui  est au commencement d’une ère nouvelle. A l’en croire, qu’on le veuille ou non, de gré ou de force, cette révolution viendra. C’est pourquoi, il a exhorté les dirigeants actuels à « tout mettre en œuvre  pour que nous quittions les sentiers battus, ce qui est le déjà vu, le déjà connu » et pour ce faire, ils  devront avoir «…suffisamment d’imagination pour nous conduire vers cette révolution ».

Une autre insurrection est-elle possible au Burkina ? A cette question, Me Kam répond : «  Nous avons toujours dit que si une autre insurrection arrivait encore,  ce sera un échec mais cela ne veut pas dire qu’elle ne peut pas arriver. Les scientifiques ont toujours dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Nous disons que la survenue d’une autre insurrection sera un échec parce que nous pensons tout simplement que les gens sont suffisamment avisés pour ne pas reproduire les mêmes causes ayant conduit à une insurrection.  Ceci étant, si ces causes venaient à exister… il y aura une insurrection parce que le peuple burkinabè a compris que la souveraineté lui appartient, que le plus rien ne sera comme avant veut dire que les dirigeants sont au service des populations et non l’inverse ».

 

Colette DRABO

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