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MARCHE DE L’OPPOSITION CONTRE LA FUTURE CONSTITUTION IVOIRIENNE: c’est mal parti !

Alors que la campagne pour le référendum sur la future Constitution s’ouvre le 22 octobre prochain, une partie du landerneau politique ivoirien est déjà en ébullition. En effet, l’opposition et la société civile projettent de battre le macadam demain 20 octobre, pour dire non à cette nouvelle Constitution qu’elles jugent taillée sur mesure pour le prince régnant. Et tout laisse croire que la mobilisation sera au rendez-vous d’autant plus que les deux tendances du Front populaire ivoirien (FPI), celle d’Aboudrahamane Sangaré et celle de Pascal Affi Nguessan, se sont davantage rapprochées, ces derniers temps, pour la même cause. En effet, ces deux camps qui donnaient l’impression de ne s’entendre que sur leurs désaccords, se sont, contre toute attente, mobilisés comme un seul homme pour barrer la route au projet d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) et ses partisans.  Dès lors, l’on peut dire que c’est mal parti pour cette affaire de révision constitutionnelle. En effet, cette nouvelle Constitution était censée réconcilier les Ivoiriens, mais force est de constater qu’elle les divise davantage. Et ce n’est d’ailleurs pas étonnant. Car, si une Constitution est le résultat du consensus d’un peuple, visiblement, la future loi fondamentale de la Côte d’Ivoire comporte en elle-même des germes de division étant donné qu’elle semble avoir été conçue pour l’intérêt d’un seul camp avant d’être soumise pour adoption à l’Assemblée nationale, quasiment monochrome. Si le pouvoir d’ADO avait eu le souci de tirer leçon de la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait 3000 morts, il aurait travaillé à obtenir un minimum de consensus autour de la nouvelle Constitution. Seulement voilà, les calculs politiciens ont pris le-dessus sur l’intérêt supérieur de la Nation.

La réconciliation nationale demeure toujours un vaste chantier en Côte d’Ivoire

 

Conséquence, le tissu social ivoirien est aujourd’hui mis à rude épreuve. Si fait que d’aucuns n’hésitent pas à craindre le réveil des vieux démons. Car, si ADO persiste et signe dans le passage en force qu’il est train d’opérer, la Côte d’Ivoire pourrait de nouveau sombrer dans le chaos. Du reste, que vaut une Constitution qui ne reflète pas les aspirations d’une grande partie du peuple? C’est à croire qu’ADO n’a pas tiré suffisamment leçon du passé. Or, il avait là, une occasion en or, pour marquer positivement les esprits des Ivoiriens, surtout la Communauté internationale qui l’avait soutenu à bout de bras face à Laurent Gbagbo. Mais telles que les choses évoluent, tout porte à croire qu’ADO ratera le coache. Et ce serait bien dommage qu’au nom d’intérêts personnels ou partisans, cette Constitution jette encore de l’huile sur le feu. Car, on le sait, malgré les efforts consentis, la réconciliation nationale demeure toujours un vaste chantier en Côte d’Ivoire. Et s’il faut encore en rajouter avec cette nouvelle Constitution à polémique, ce serait dommage pour ce beau pays qui revient de loin. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les jours à venir risquent de troubler le sommeil de plus d’un Ivoirien. En effet, ADO et ses lieutenants promettent de faire triompher le OUI tandis que l’opposition qui avait promis de battre campagne pour le NON, veut changer son fusil d’épaule en optant pour le boycott. C’est dire que la bataille sera rude.

Dabadi ZOUMBARA

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