Face à la menace de la secte islamiste Boko Haram, les initiatives ne cessent de naître. La dernière en date est celle de la communauté internationale qui promet de verser 250 millions de dollars à la Force du bassin du lac Tchad pour lutter contre les islamistes insurgés. Une bien belle initiative à saluer pour peu qu’elle se concrétise car, une chose est de promettre et une autre est de tenir parole. Aussi, il faut certes, mobiliser des fonds mais que valent ces fonds sans des hommes prêts à aller au charbon, à affronter l’ennemi, à risquer leur vie pour neutraliser ces malfaiteurs ? Car de l’argent, le Nigeria en a, il faut le dire, mais face à Boko Haram rien n’y est fait.
La question que l’on se pose est de savoir pourquoi la communauté internationale a attendu si longtemps pour manifester sa solidarité aux pays régulièrement frappés par Boko Haram? Combien de victimes fallait-il avant la naissance d’une telle chaîne de solidarité ? Et combien de personnes les islamistes tueront-ils encore si, sur le terrain, rien n’est fait pour les contrer ? Pour preuve, près de 85 personnes dans le village de Dalori, au nord-est du Nigeria, ont encore subi la foudre du groupe terroriste Boko Haram.
C’est dire que cette décision des chefs d’Etat seul ne suffit pas. Ceux-ci doivent faire preuve d’une réelle volonté politique mais les populations elles-mêmes doivent s’y mettre.
La vie, elle, n’a pas de prix
En tout cas, si tant est que les éléments de la secte ont pour refuge la forêt nigériane de Sambissa, il faudra sacrifier, si besoin en est, cette forêt tout entière, la raser complètement afin que même le dernier des rats qui y vivent ne puisse échapper à la furie des flammes. En plus, il faudra procéder à l’assèchement des sources de ravitaillement de ces illuminés. Car de l’argent, il faut en avoir pour se procurer des armes du genre de celles qu’utilise Boko Haram.
Les membres de la secte agissent bien sur un territoire, avec des espaces de rencontre à partir desquels ils mettent en marche leurs plans meurtriers. Il est donc difficile de comprendre que l’armée nigériane qui ne manque pourtant pas d’hommes, ne puisse pas venir à bout de ces groupuscules. Peut-être, si nécessaire, il faudra solliciter toutes les armées de la sous-région car, comme on le dit souvent, un seul doigt ne peut ramasser la farine.
Ne dit-on pas qu’aux grands maux, il faut les grands remèdes ? Qu’attendent donc les autorités nigérianes et toute la communauté internationale pour déployer tout l’arsenal qu’il faut ? Et s’il faut faire plus encore pour venir à bout de Boko Haram, ce ne sera pas trop demander car la vie, elle, n’a pas de prix ; et des vies, la secte en a ôté des milliers.
Christine SAWADOGO
