Le nouveau président du Bénin, Patrice Talon, élu le 20 mars 2016, prête, en principe, serment aujourd’hui 6 avril 2016. La particularité de cette cérémonie est qu’aucun chef d’Etat étranger n’y est invité. Cette décision est intéressante en ce sens qu’elle étale toute l’élégance de la démocratie béninoise. Toute chose qui vient comme un démenti aux propos de tous ceux qui pensent que « les peuples africains ne sont pas mûrs pour la démocratie ». Le peuple béninois est la preuve palpable de la manifestation de la démocratie en Afrique. En tout cas Patrice Talon promet de ne faire qu’un seul mandat et de travailler avec un gouvernement de 16 membres. En attendant de voir Talon à l’œuvre, on peut déjà saluer cette promesse qui a tout de même le mérite d’interpeller les fossoyeurs et les satrapes du continent. C’est une occasion pour le président Talon d’entrer dans l’histoire du Bénin par la grande porte.
Talon doit se comporter en rassembleur et non pas en dirigeant revanchard
Passé le temps de l’émotion, Patrice Talon doit se mettre au-dessus de la mêlée en permettant à son prédécesseur Yayi Boni de continuer à servir le Bénin, de l’intérieur ou de l’extérieur. De toute façon, Talon n’a pas intérêt à avoir un esprit revanchard parce qu’en essayant de mettre les bâtons dans les roues de Yayi Boni, il finira par le rendre sympathique. Cela dit, en tant que président sortant, Boni Yayi doit honorer de sa présence la cérémonie de passation de charges du 6 avril et rendre les clés du palais de la Marina au nouveau locataire en toute convivialité. C’est cela aussi le charme de la démocratie. Seul doit primer l’intérêt supérieur du peuple béninois. C’est pourquoi Patrice Talon doit se comporter en rassembleur et non pas en dirigeant revanchard, surtout que de nombreux défis l’attendent. Le Bénin est dans une bonne dynamique et Talon ne doit pas décevoir les nombreuses attentes du peuple.
Françoise DEMBELE
