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INVESTITURE DE DEBY : les raisons du déplacement de N’Djamena

Malgré le contexte sociopolitique tendu au Tchad, Idriss Deby Itno a été investi hier 8 août avec faste. La journée « ville morte» décrétée par les leaders de l’opposition tchadienne pour célébrer le deuil de la démocratie, n’aura pas entaché l’éclat de la cérémonie. Car, pour la 5e fois, Idriss Deby a prêté serment pour présider aux destinées du Tchad pour les 5 ans à venir. Ce, devant de nombreux chefs d’Etat africains. De l’Ougandais Yoweri Museveni au Béninois Patrice Talon en passant par le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, ils sont une quinzaine de têtes couronnées du continent à avoir fait le déplacement de N’Djamena.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que tous n’y sont pas allés pour les mêmes raisons. Si, à l’image de Yoweri Museveni, les membres de la confrérie des satrapes ne se sont pas fait prier pour assister au requiem de la démocratie, c’est par devoir de reconnaissance que certains chefs d’Etat ont fait le déplacement de N’Djamena.

Idriss Deby est quasiment devenu incontournable

A l’image du Burkina, nombreux sont les Etats africains qui font face à la menace terroriste de plus en plus grandissante. Et dans cette guerre asymétrique, l’appui de Idriss Deby est ou a été à un certain moment,  inestimable. L’on se rappelle encore des hauts faits d’armes des forces armées tchadiennes au Nord-Mali. Et le Nigérien, Mahamadou Issoufou, a souvent eu recours à lui dans la traque des djihadistes sur le sol nigérien.

Il faut le reconnaître, Idriss Deby est quasiment devenu incontournable dans la lutte contre l’insécurité dans la région. Si fait qu’à ce titre, il est adoubé par la communauté internationale, notamment la France, dans la lutte contre le terrorisme. A preuve, c’est d’ailleurs au Tchad que se trouve l’état-major de l’opération « Barkhane » qui a pour mission de lutter contre les groupes armés djihadistes au Sahel. Dès lors, on comprend la présence du  ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l’investiture de Deby.

En plus des raisons invoquées, il faut rappeler que le président Idriss Deby assure, en ce moment, la présidence de l’Union africaine (UA). Il a été porté à la tête de cette institution par ses pairs, le 30 janvier dernier. Il est donc normal qu’à ce titre, des démocrates, à l’image du Béninois Patrice Talon, rehaussent de leur présence, la cérémonie d’investiture de Idriss Deby pour un…cinquième mandat.

 

Thierry Sami SOU

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