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GROGNE SOCIALE AU TCHAD: sale temps pour Deby !

Le président tchadien, Idriss Deby Itno, traverse en ce moment un sale temps. En effet, après la longue grève des magistrats, c’est une journée ville morte que les Tchadiens ont, à l’appel de l’opposition politique, observée, hier 22 novembre 2016, pour protester contre l’austérité et la mauvaise gouvernance.  Et tout laisse croire que ces mouvements de colère ne s’estomperont pas de sitôt.  En effet, depuis que le pouvoir a opéré une réduction des indemnités  avec en sus des  arriérés de salaires, les travailleurs du public sont vent debout contre le régime de Deby. La situation est d’autant plus sérieuse que depuis son élection contestée, Deby n’aura pas eu de répit car les mouvements sociaux se multiplient dans le pays. Et s’il ne s’est pas rendu à la COP22 à Marrakech au Maroc malgré son titre de président en exercice de l’Union africaine (UA), c’est que l’homme est conscient de la gravité de la situation.  Mais à qui la faute si Deby fait face aujourd’hui à une telle situation? La réponse à cette question ne souffre d’aucun doute, c’est lui-même. Car si Deby avait eu la sagesse de quitter le pouvoir, il ne serait pas aujourd’hui dans de beaux  draps. Certainement que c’est son successeur qui allait trinquer à sa place. Peut-être que le peuple tchadien le regretterait s’il ne lui faisait même pas appel comme ce fut le cas de Mathieu Kérékou au Bénin.

Mais comme les dictateurs ne s’abreuvent jamais à la source de l’Histoire, Deby a opté pour le règne à vie, oubliant que ce rêve peut, à tout moment, être brisé.

Que réserve à Déby cet avis de tempête de sable sur N’Djamena ?

 

L’on pourrait, de ce fait, dire que ce que vit aujourd’hui Deby n’est autre que la rançon de sa longévité au pouvoir. Conséquence, il se retrouve face à une grogne sociale qui, même si elle n’emporte pas son régime, l’ébranlera fortement à coup sûr. Et l’on n’a pas besoin d’être un devin pour le savoir. Deby a tellement joué au bad boy en embastillant sinon en tuant ses opposants qu’il est difficile aujourd’hui pour lui, de trouver un interlocuteur crédible pour l’écouter.  Outre cela, durant plus d’un quart de siècle, Deby a donné l’impression d’être un homme  indispensable pour le Tchad, si bien qu’aujourd’hui, le peuple n’arrive pas à comprendre pourquoi  il est incapable de trouver des solutions aux difficultés que vit le pays. Autant dire  que Deby a cherché ce qui lui arrive actuellement. Certes, la chute vertigineuse  du cours du pétrole est pour quelque chose dans l’incapacité de l’Etat tchadien à payer les salaires de tous les fonctionnaires à bonne date.  Cela est d’autant vrai que tous les pays dont la principale source de revenus n’est autre que le pétrole, font face à cette situation économique difficile. A cette récession économique, il faut ajouter que le Tchad  mène des interventions militaires très coûteuses dans la sous-région, notamment au Mali.  Mais encore une fois, cela ne saurait exempter Deby de sa mauvaise gouvernance. Comme on le dit, « gouverner, c’est prévoir ». Si Deby n’avait pas mis tous ses œufs dans le même panier, s’il avait diversifié ses sources de revenus, son pays ne serait pas au bord de l’asphyxie économique. La question clé que l’on se pose alors, est de savoir ce que lui réserve cet avis de tempête de sable sur N’Djamena. On attend de voir.

 

Dabadi ZOUMBARA

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