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GESTION DU PETROLE ET DES MINES : un rapport étrille des gouvernements du continent

L’indice de gouvernance des ressources naturelles, publié mercredi 28 juin par le Natural Ressources Governance Institute, dresse un bilan en demi-teinte de la gouvernance dans les secteurs miniers, pétroliers et gaziers dans le monde, et particulièrement sur le continent africain. La majorité des pays du continent ont reçu des notes comprises entre « faible » et « défaillant ». Quelques pays, comme le Ghana et le Burkina Faso, affichent toutefois de meilleurs résultats.

« Selon l’Indice de gouvernance des ressources naturelles (Resource Governance Index, ou « RGI ») de 2017, la plupart des gouvernements administrent mal leurs secteurs pétrolier, gazier et minier actuellement », peut-on lire dans un communiqué du Natural Ressource Governance Institute (NRGI), une organisation indépendante à but non lucratif qui mesure la qualité de la gouvernance des industries pétrolières, gazières et minières de 58 pays.

L’Afrique ne fait pas exception à ce constat. La gouvernance dans le secteur minier du Zimbabwe, de la Mauritanie et de l’Érythrée a reçu la note « défaillant », la plus mauvaise des notes. Concernant la gouvernance dans le secteur du pétrole et du gaz, l’institut a cette fois attribué la note « défaillant » à la Libye, au Soudan, à la Guinée équatoriale et à la RD Congo.

L’avis de Jean-Pierre Okenda, le responsable pays de NRGI pour la RD Congo, est sans appel : « Que ce soit dans le secteur minier ou celui du gaz et du pétrole, il existe un manque de reporting diligent et fiable appuyé par des audits réguliers et indépendants. Il y a un besoin crucial et urgent de transparence dans les flux de revenus et d’amélioration des efforts de lutte contre la corruption et l’évitement fiscal ».

Selon le rapport, le secteur minier de la République démocratique du Congo pèche particulièrement dans « la gestion des revenus et l’environnement des affaires ». Au niveau du secteur du pétrole et du gaz, le pays « affiche des résultats encore plus médiocres », à cause, notamment, du « manque de transparence dans la gestion des recettes », peut-on lire dans un communiqué dédié à la RD Congo.

La Guinée Conakry obtient, elle, la note de « pauvre » concernant la gouvernance de son secteur minier. Si le NRGI salue le cadre juridique, jugé « satisfaisant », elle invite le pays à « se concentrer sur sa mise en œuvre » et relève d’importantes faiblesses dans « la transparence budgétaire et l’application des dispositions promettant le partage d’une partie des recettes minières avec les autorités locales ».

Quelques bons élèves

Le continent compte également de bons élèves, comme le Ghana, qui a reçu la note « satisfaisant » concernant son secteur pétrolier, ou le Botswana, dont le secteur minier a aussi été jugé « satisfaisant ». Le Burkina Faso occupe, lui, la première place parmi les pays à faibles revenus étudiés, son secteur minier se situant au 20e rang du classement général.

L’indice, qui évalue également la gouvernance et la transparence des fonds souverains dans 33 pays, attribue une bonne note au fonds de stabilisation (Stabilisation Fund) du Ghana. Le compte d’excédent de pétrole brut (Excess Crude Account) du Nigéria fait, lui, partie des fonds les plus mal gérés.

« Pour les 1,8 milliard de citoyens pauvres vivant dans les 81 pays que nous avons évalués pour constituer l’indice de gouvernance des ressources naturelles, la bonne gouvernance des industries extractives est une étape fondamentale dans la sortie de la pauvreté », a déclaré Daniel Kaufmann, PDG de NRGI.

« Il est encourageant de constater que des dizaines de pays sont en train d’adopter des lois et des règlements dans le domaine des activités extractives, bien que ces initiatives ne soient souvent pas suivies de véritables mesures en pratique » a-t-il ajouté.

L’évaluation de la gouvernance du Natural Ressource Governance Institute s’articule en trois volet: « La capacité des pays à réaliser de la valeur et à gérer les revenus provenant de leurs ressources »,  « la manière dont les citoyens peuvent accéder et utiliser de l’information, travailler librement ensemble pour exprimer leurs préoccupations et demander des comptes à leurs gouvernements » et « la performance des institutions dans les domaines de l’administration, de l’État de droit et de la lutte contre la corruption ».

Jeuneafrique

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