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EXPULSION DU DG DE LA POSTE BURKINA: le CFOP contre toute attitude visant à « empêcher un citoyen d’accéder à son lieu de travail »

Le président de l’Espoir, Jean Hubert Bazié et le  4e vice-président de l’UPC, Amadou Diemdioda Dicko,  étaient face à la presse ce 14 mai 2019 dans le cadre de la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire de l’opposition politique. La  relance du dialogue politique, les attaques contre les différentes communautés religieuses, l’expulsion du directeur général de la Poste Burkina par les agents et le déclassement d’une partie de la forêt de Kua à Bobo-Dioulasso étaient au menu de ce face-à -face avec la presse.

L’expulsion du  directeur général de la Poste Burkina, Nabi Issa Coulibaly, le  8 mai dernier, de son bureau par des employés de la société n’est guère appréciée au sein de l’opposition politique qui a condamné l’acte au cours de sa conférence de presse. Tout en refusant de rentrer  dans la polémique sur les explications des différentes parties, l’opposition politique a  affirmé  ne point «  cautionner un acte, quel qu’il soit, qui procède de l’incivisme ou de la violence ». « L’opposition politique condamne toute attitude qui aurait pour conséquence d’empêcher un citoyen d’accéder à son lieu de travail… De tels comportements, quelles que puissent être les justifications, sont aux antipodes des valeurs qui doivent régir le vivre et le travailler ensemble dans notre pays », a fustigé le président de l’Espoir, Jean Hubert Bazié. Pour lui, le pays est régi par des lois, lesquelles indiquent les voies et procédures pour résoudre les conflits nés des relations de travail. Par ailleurs, l’opposition a accusé  le gouvernement d’être le « premier coupable de ce cercle de violence ». « C’est le gouvernement qui doit faire preuve de fermeté et, surtout d’exemplarité. Le gouvernement est lui-même à l’origine de ces situations parce qu’il a politisé à outrance les postes de direction. Le pouvoir du MPP cultive l’amicalisme et le népotisme et excelle  dans le parachutage de copains et de parents qui n’ont pas toujours le profil professionnel requis à la tête des institutions et des sociétés d’’Etat jugées « juteuses ». C’est cette manière de gouverner qui alimente parfois les frustrations et les révoltes », a estimé le président de l’Espoir.

Quant à  l’assassinat  du  prêtre  et cinq de ses fidèles, le 12 mai dernier,  l’opposition politique estime que ces tueries qui viennent s’ajouter à la liste des assassinats de nombreux chefs  coutumiers et  leaders musulmans, visent à créer un affrontement entre les différentes couches socioreligieuses. C’est pourquoi, le CFOP « appelle à la vigilance, au maintien et au renforcement de la tolérance ainsi que du vivre-ensemble ». « Nous devons travailler   à sauvegarder la République et ses valeurs », a ajouté M. Bazié.

Annoncé pour le 28 avril dernier, le dialogue politique initié par le président du Faso n’a finalement pas eu lieu du fait que l’opposition avait fixé deux préalables quant à sa participation au dialogue. Eh bien, les lignes semblent bougées car  à entendre les conférenciers,  le président du Faso a, dans une lettre datée du  8 mai, accepté le principe d’un comité préparatoire composé de  quatre membres repartis  paritairement entre l’opposition et la majorité, et qui sera présidé par le ministre en charge de l’administration territoriale. Jean Hubert Bazié a indiqué  le CFOP a transmis la liste de ses représentants  au ministre.

Depuis un certain temps, une vive polémique est née suite à l’autorisation  du conseil municipal de Bobo-Dioulasso, de déclasser une partie de la forêt classée de Kua pour la construction d’un Centre  hospitalier universitaire (CHU). Tout en soutenant cette construction qui viendra soulager les populations,  l’opposition estime tout de même que ce  déclassement « est un très mauvais choix ». Selon elle, dans un contexte de changement climatique avec son lot d’effets et de dégradation continue de l’environnement, « le moindre mètre carré de plantes est précieux, et détruire des hectares de forêts est un crime écologique, quelle qu’en soit la motivation ». « Cette forêt classée depuis 1936 est en elle-même un trésor  en plus d’être une pharmacie naturelle », a déclaré M. Bazié qui s’interroge sur les motivations réelles du maire de Bobo et du gouvernement. Et d’inviter  le président du Faso à sonner la fin de la récréation en empêchant la construction de l’hôpital dans cette forêt quasi-séculaire aux ressources vitales.

Colette DRABO

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