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EPILEPSIE : des vêtements connectés pour faire des diagnostics à distance

Plus d’une quarantaine d’hôpitaux, essentiellement en France, s’en servent désormais pour suivre des personnes victimes de crises d’épilepsie.

Le Neuronaute n’est pas un personnage de science-fiction. C’est un patient qui souffre, ou est suspecté de souffrir, d’épilepsie et qui bénéficie d’une toute nouvelle technique de suivi à distance. En d’autres termes, il porte un bonnet spécifique doté de 21 électrodes qui permet d’enregistrer son électroencéphalogramme (EEG) et un tee-shirt connecté. Les informations sont transmises à une plateforme internet pour la télé-expertise des données. Désormais, plus d’une quarantaine d’hôpitaux, en France essentiellement, utilisent cette solution de diagnostic de l’épilepsie à distance développée par BioSerenity, une start-up incubée au sein de l’Institut du cerveau et de la moelle (ICM, hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris) depuis 2014.

« La société emploie actuellement plus de 60 personnes, en France et à l’étranger, avec comme objectif le développement de vêtements intelligents et connectés », a indiqué son directeur général, Marc Frouin, lors d’une récente conférence de presse à l’occasion des six ans de l’ICM. Après avoir obtenu le marquage CE en mai 2016 pour son Neuronaute, la start-up a déjà réalisé plus de 2 500 actes de télé-interprétation par l’intermédiaire de la plateforme de télé-expertise, validée en 2016 par l’agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France. « On assure tous les électro-encéphalogrammes de la Guadeloupe », s’est notamment félicité Marc Frouin.

500 000 à 750 000 personnes touchées

Il faut savoir que l’épilepsie est la deuxième cause de consultation en neurologie en France. La maladie atteint entre 500 000 et 750 000 personnes, avec des niveaux de gravité très variables. Et pour établir le diagnostic avec certitude, ainsi que bien comprendre la spécificité des crises de chaque patient, il est nécessaire de pouvoir les analyser. « Les tests sont lourds et coûteux », a expliqué Marion Benquet, chef de projet. « Les délais de rendez-vous sont longs, le patient doit aller jusqu’à l’hôpital et se libérer pendant plusieurs jours. Le Neuronaute permet de faire des enregistrements sur de plus longues périodes, dans l’environnement du patient, dans le cadre d’une hospitalisation à domicile. » Les données enregistrées par les capteurs sont envoyées par Bluetooth sur une application smartphone du patient, puis transmises à un cloud sécurisé que le médecin peut consulter à distance, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.

Côté tarifs, l’objectif affiché par la jeune société est que ce dispositif soit « au moins 10 fois moins cher qu’un équipement hospitalier, une salle EEG [électro-encéphalogramme, NDLR] coûtant environ 30 000 euros », a estimé Marc Frouin. Après avoir rappelé que l’acte lui-même de diagnostic était déjà pris en charge, il a supposé qu’un remboursement de la partie textile est possible et a estimé alors le coût « de 100 à 200 euros, selon les cas ».

BioSerenity travaille également sur d’autres vêtements connectés, avec un premier pilote de Cardionaute prévu pour fin 2017 et une commercialisation début 2018. Il s’agit cette fois de réaliser un électrocardiogramme sur plus d’une semaine si nécessaire. Sur son site internet, BioSerenity présente enfin un projet de Somnonaute, pour évaluer les troubles du sommeil. Le vêtement associe, dans ce cas, un bonnet, un tee-shirt et un pantalon pour réaliser une polysomnographie complète (EEG, mesure de l’activité musculaire, enregistrement du rythme respiratoire et de la saturation en oxygène). Un vrai progrès pour la médecine ambulatoire.

lepoint.fr

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