Réclamée depuis des lustres par l’opposition politique, la révision du fichier électoral en République démocratique du Congo, a été actée. En effet, l’opération d’enrôlement électoral a été lancée le 31 juillet dernier. Une opération qui va durer au moins 10 mois, selon le président de la CENI, Corneille Nangaa. L’on est tenté de dire que Joseph Kabila a enfin accédé à une requête de l’opposition. Mais en riant sous cape et en se pourléchant les babines. Car, si celui-ci a choisi de lancer l’opération d’enrôlement électoral à quelques mois de la fin de son mandat officiel prévu pour le 20 décembre prochain, il ne l’a pas fait pour les beaux yeux de l’opposition. En effet, au regard du temps que ladite opération va prendre, inutile de dire qu’on va inéluctablement vers un glissement du calendrier électoral, ce qui fait sans aucun doute l’affaire du dictateur congolais.
Kabila est le seul maître du jeu
Surtout que la Cour constitutionnelle de la RDC a autorisé Joseph Kabila à rester en fonction au cas où la présidentielle ne serait pas organisée à bonne date, avant la fin de l’année. C’est dire que si cette opération est menée à son terme, le président Kabila peut continuer de boire son petit lait, assuré de conserver son fauteuil. On a envie de dire que l’opposition s’est fait avoir, d’autant plus que c’est elle-même qui avait demandé la révision du fichier électoral. Dans tous les cas de figure,
c’est Kabila qui gagne. Au regard du climat tendu qui prévaut en RDC, il faut craindre que cette décision ne jette de l’huile sur le feu ; toutes choses qui pourraient renvoyer aux calendes congolaises, la tenue du scrutin. Kabila aurait alors une raison de plus pour rester au pouvoir. L’opposition politique est donc prise au piège. Au total, on peut faire le constat que Kabila est le seul maître du jeu et ce ne sont pas les diatribes enflammées des opposants, qui perturberont le satrape.
Thierry Sami SOU
