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ÉLECTIONS COUPLÉES DE  2020 : le FPR dit non

Ceci est une déclaration du Front patriotique pour le renouveau (FPR) qui dit non à l’organisation des élections prévues en novembre 2020.

« Jeunesse engagée, chers vaillants défenseurs de la république, le Front Patriotique pour le Renouveau (FPR) reste toujours fidèle à son engagement qui est celui du bien-être du peuple Burkinabè. A travers la présente déclaration, le parti rend public, sans ambages ni hésitations, sa position politique sur les élections couplées présidentielles et législatives en 2020.

Ainsi, considérant :

-Qu’il y a une bonne partie du territoire Burkinabè qui est sous occupation terroriste avec des Burkinabè qui y survivent toujours dans la peur, sans perspective avec le seul besoin de sécurité que l’Etat n’arrive plus à les procurer sur la base de l’incapacité du régime actuel ;

-Qu’il y a des burkinabè qui sont donc dans l’impossibilité flagrante d’user de leurs droits de vote (tel que garantit par la Constitution en ces articles 37 et 80 sur le suffrage universel) pour les élections sus citées du fait de l’incapacité du régime actuel à pouvoir leur garantir ce droit fondamental ;

-Que l’insécurité progresse de manière exponentielle jour après jour avec non seulement une augmentation du nombre de mort s’y rattachant mais aussi une multiplication des zones inaccessibles ;

-Qu’il est évident que sur les 45 provinces, les candidats et les électeurs ne peuvent pas se réunir avec sérénité au cours d’un quelconque meeting de campagne électorale sans courir le risque de se faire tuer en masse ;

-Qu’il est indéniable que notre pays est dans une situation économique difficile avec des souffrances populaires palpables alors que l’exécutif doit utiliser des milliards pour organiser des élections législatives et présidentielles en 2020 et utiliser à nouveau des milliards pour les élections municipales en 2021 pendant qu’il est possible d’organiser ces élections lors d’un même et unique scrutin après 2020 ;

-Que l’argument selon lequel il est démocratiquement obligatoire d’organiser les élections législatives et présidentielles le 22 novembre 2020 prochain est faux, grossier et ne vise simplement qu’à manipuler psychologiquement le peuple en l’apeurant à des fins politiciennes tout en sachant qu’en démocratie il n’est point interdit de reporter la tenue d’une élection sur la base de motifs vitaux nécessaires à la préservation de la vie d’un peuple ;

-Qu’il est impossible pour le régime actuel de normaliser la situation avant la date du 22 novembre 2020 indiquée et que si les élections se maintiennent à cette date, elles ne pourront qu’être organisées que sur des portions du territoire national (ce qui sera anti constitutionnelle) alors que, le report de ces élections couplées ne fera aucune entorse à la démocratie dans notre pays ;

Le FPR considère donc inopportune l’organisation des élections couplées législatives et présidentielles en 2020 au risque de les voir frappés d’inconstitutionnalité.

En Rappel, malgré les difficultés qui jaillissaient, le chef de l’Etat avait d’ores et déjà annoncé sa candidature pour sa réélection en juin 2018 sans la considération de ce que pouvait ressembler la vie des Burkinabè sur les années suivantes.

Aujourd’hui, l’hypothèse saillante pour le FPR est que la raison pour laquelle certains insistent et tiennent avec opiniâtreté à organiser ces élections couplées, n’est pas celle de la recherche d’une meilleure édification du Burkina Faso mais plutôt et très probablement, celle de la quête du renforcement des intérêts égoïstes d’une minorité à travers la volonté de tout faire pour maintenir le président Rock Marc Christian KABORE au pouvoir sachant que son mandat arrivera à terme le 28 décembre 2020 sans possibilité de prolongation selon l’article 165 de la constitution. Pour nous FPR, le moment est donc venu pour lui, de terminer tranquillement son mandat et de quitter le pouvoir à terme.

Le FPR, se tient prêt à participer à n’importe quel scrutin qui sera organisé au Burkina Faso ; mais pour celui de 2020, en considération du fait que notre pays est actuellement en état de balbutiement grave et dangereux, notre position républicaine et patriotique est clairement non. Le FPR dit non aux élections en 2020 au moment où l’on dénombre quasi quotidiennement des morts avec des populations qui sont incapables de voter et qui ne savent même plus à quel saint se vouer pour leurs vies. Dans un tel contexte de tension, si l’organisation élections couplées législatives et présidentielles n’est pas au bénéfice du peuple, alors il l’est uniquement pour un clan, une minorité et ses acolytes ; cela est inacceptable et insoutenable de notre avis.

De même, le FPR rejettera une quelconque volonté de prolongation des mandats des élus et particulièrement celui du Président de la république à travers un gouvernement d’union national ou tous autres processus de même type. Dans le respect de sa personne et de la fonction, notre position est que le président actuel du Burkina Faso, termine son mandat et quitte le pouvoir le 28 décembre 2020.

Dans la crainte d’un vide constitutionnel qui se présenterai à la fin du mandat du président, le FPR demande aux burkinabè de se démarquer de toute peur parce qu’en démocratie lorsqu’il n’y a pas de changement, il n’y a point de progrès. Le changement est donc une étape cruciale que nous souhaitons pacifique et dont nous savons également qu’en cas de vide constitutionnel, le peuple burkinabè dans sa composante vive, saura se retrouver pour mettre en place un pouvoir transitoire composé de technocrates avec pour mission principale la sécurisation des frontières, le retour de la sécurité intérieure et de la paix pour tous. Après cela, les élections pourront être organisé avec la participation de tous ceux qui le souhaite y compris le président Rock Marc Christian KABORE.

Si le Président KABORE estime qu’il est le meilleur parmi les candidats et que le peuple l’aime plus que les autres, qu’il accepte alors la mise en œuvre de ce processus dans la paix et qu’il se présente à nouveau aux élections après la phase transitoire, et tous nous saurons ce qu’il en est vraiment, au lieu de chercher à passer en force pendant qu’il y a plusieurs centaines de morts presque partout sur le territoire national.

En attendant, il faut que ça change ».

Fait à Ouagadougou le 02 juin 2020

Le Président National

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