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Côte d’Ivoire : le meurtre d’une jeune femme ravive les tensions communautaires

La ville de Bangolo, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, a été secouée par de vifs affrontements communautaires les dimanche 24 et lundi 25 juin, suite au meurtre d’une jeune femme issue de la communauté autochtone guéré, attribué à son amant, de nationalité burkinabè.

Elles étaient toutes habillées de noir, ce lundi. Brandissant plusieurs pancartes aux slogans révoltés, une centaine de jeunes filles et de femmes d’âge avancé ont marché au niveau de la préfecture de Bangolo, pour dénoncer auprès des autorités l’insécurité dans la ville et les violences dont sont victimes les femmes.

Tout remonte à la nuit du samedi au dimanche 25 juin. Melaine, 19 ans, était retrouvée la gorge tranchée et baignant dans son sang, au domicile de son amant, un jeune commerçant. La victime était une autochtone de l’ethnie Guéré, tandis que l’amant, présumé assassin, est de nationalité burkinabè. Si le mobile du meurtre reste encore inconnu, la population autochtone, elle, soupçonne un crime rituel. Le crime passionnel n’est, lui, également pas écarté par la brigade de gendarmerie de la ville où le meurtrier présumé s’est rendu après la tragédie.

Rancœurs lointaines

Cette mort violente a libéré des rancœurs dans une région où la cohabitation entre autochtones et « étrangers » ivoiriens ou provenant de pays limitrophes est souvent mise à mal. En effet, quelques heures après l’incident, des dizaines de jeunes autochtones armés de machettes et de morceaux de bois ont opéré une descente sur le quartier Dioulabougou où réside une forte communauté allochtone et allogène. Bilan des affrontements : quatre blessés et des dizaines de commerces détruits.

La médiation de Simon Doho, député de la localité, a calmé la tension, alors que des jeunes allochtones s’organisaient pour riposter à l’attaque. Bangolo est le théâtre aussi bien de violences basées sur le genre que de conflits communautaires, dont est généralement familière l’ouest de la Côte d’Ivoire.

Violences étouffées

Victorine Gbéhé, dite Amy, de père Guéré et de mère Malinké, militante féministe, estime que le sujet reste tabou au sein des deux communautés. « D’un côté comme de l’autre, mes parents sont issus de milieux où les violences basées sur le genre sont fréquentes, sans que personne n’en parle », indique-t-elle. Ces violences étouffées peuvent malheureusement conduire à des crimes, qui engendrent des crises communautaires.

L’ouest de la Côte d’Ivoire est le théâtre depuis plusieurs années de conflits communautaires très souvent liés à la question de la terre. Face aux violences, la réaction des structures régaliennes de l’État a souvent été timide. Celle-ci a ainsi favorisé l’impunité et amené des populations à avoir systématiquement recours aux règlements de compte et à la vengeance.

Jeune Afrique

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