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COMBAT POUR LA REPRISE DE LA VILLE DE SYRTE : La déculottée des forces armées gouvernementales

 

 

Le mardi 21 juin 2016, des combats ont opposé les forces loyalistes libyennes et les djihadistes du groupe Etat islamique (EI). Trente- quatre morts et plus de 100 blessés ; c’est le triste bilan de ces affrontements considérés comme les plus sanglants pour les forces armées du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale. Depuis le 12 mai 2016, c’est le début de l’offensive pour reprendre la ville de Syrte. Les combattants de l’EI sont à ce jour confinés dans une zone résidentielle d’un rayon de 5 km2.  L’on peut donc se demander pourquoi après être entrées dans la ville de Syrte, pratiquement la fleur au fusil, les forces libyennes subissent une telle résistance. De prime à bord, il faut dire que les combattants de l’EI sont loin d’être des amateurs dans l’art de la guerre. Pour avoir été des soldats de Saddam Hussein et du Guide libyen, bon nombre de ces officiers, enrôlés dans l’EI, ont, en effet, une bonne expérience de  la guerre. L’on comprend mieux pourquoi la stratégie de défense mise en place par les combattants, à Syrte, est aussi performante et continue à tenir en échec les loyalistes du GNA. Aussi, acculés jusque dans leurs derniers retranchements, les combattants de l’EI ne peuvent faire autrement si ce n’est se battre avec l’énergie du désespoir et faire du mieux qu’ils peuvent pour mourir dans l’honneur.

Il ne faut  pas vendre la peau d’un djihadiste avant de l’avoir abattu

 

Et on le sait, le moral d’acier d’un djihadiste prêt au sacrifice suprême au nom d’Allah, n’est pas forcément le même que celui de ces soldats loyalistes. Et quid de la situation au sein de la coalition des forces loyalistes où subsistent encore des tensions intestines et des querelles de positionnement ? En témoigne l’explosion d’un dépôt d’armes dans la ville de Garaboulli, à la suite d’affrontements entre habitants armés et miliciens. C’est dire que dans ce contexte explosif, la tâche ne sera que difficile pour les loyalistes. Cette tâche est d’ailleurs rendue plus complexe du fait de la particularité du combat. Car, dans cette zone résidentielle, il est aisé pour les djihadistes de se fondre dans la population et dans les dédales de la cité du Guide libyen, Mouammar Kadhafi. En outre, il est plus difficile pour les forces libyennes de distinguer les civils des combattants de l’EI. Du reste, depuis l’offensive menée par l’armée régulière, nombreux sont ces djihadistes qui ont changé leurs habitudes de vie pour se fondre dans la foule des habitants de Syrte. Autant dire qu’il ne faut  pas vendre la peau d’un djihadiste avant de l’avoir abattu. Les forces du GNA doivent donc unir leurs forces pour venir à bout de la vermine. Le lourd bilan enregistré mardi dernier, démontre à souhait que l’heure n’est pas encore au triomphalisme. Cela dit, les forces armées libyennes doivent se remettre en cause en élaborant une stratégie à même de pouvoir faire échec aux actes désespérés des djihadistes.

Adama SIGUE

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