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CAPORAL MADI ZONGO : « Zida  nous a demandé d’éliminer  Djibrill Bassolé, Gilbert Diendéré et Salifou Diallo»

Son  nom aura été le plus cité lors  des auditions  et ce depuis le début du procès de la tentative d’attaque de la MACA. Lui,  c’est le caporal  Madi Ouédraogo considéré comme le cerveau du « complot ».  Son intervention était très attendue et voici ce qu’il a révélé  dans la soirée du 10 janvier 2016, lors du 4e jour des auditions des accusés.

 « Le général Zida nous a donné des ordres, on a refusé. C’est pourquoi il a monté toute cette affaire. En effet, le 18 juin 2015, lorsqu’il était encore Premier ministre, il nous a convoqués dans son bureau. Nous étions une quinzaine à y aller. Une fois là-bas, il nous a fait part de son plan pour faire une révolution au Burkina Faso. Mais, pour cela, des têtes devaient tomber. Il a donc dit que cette révolution ne pourrait pas tenir tant que Djibrill Bassolé, Gilbert Diendéré et Salifou Diallo seraient en vie. Il nous a donc demandé de les éliminer. En tant que soldat, je me suis engagé à défendre mon pays au péril de ma vie. J’ai donc refusé catégoriquement cette proposition. Il nous avait même promis une villa et 60 millions de F CFA chacun. J’ai dit à Zida qu’en tant que militaire, c’était une chose que l’on pouvait faire en 15 minutes. Mais après cela, où irions-nous ou que deviendrions-nous ? J’ai aussi ajouté que faire une telle chose serait égoïste car, la position qu’il occupe actuellement, il la doit à ces personnes qu’il veut éliminer. C’est à ce moment que Zida m’a répondu que les généraux ont déjà les mains tâchées de sang et que s’ils sont éliminés, la population applaudira. J’ai encore marqué mon refus et tous ceux qui étaient là ont suivi mon raisonnement. On s’est levé et on est parti sans tomber d’accord. Le lendemain 19 juin, j’étais au camp lorsqu’il a envoyé le caporal Pafadnam me chercher. Il est venu garer un véhicule neuf de marque Jaguar et m’a fait savoir que Zida avait besoin de moi. Je ne voulais pas y aller mais j’ai décidé de suivre l’affaire pour voir jusqu’où elle irait. J’ai donc rendu compte de la situation à mon sergent et je lui ai  aussi dit où je me rendais au cas où l’on ne me reverrait plus car, on ne sait jamais. On est arrivé chez Zida autour de 20h. J’étais avec Pafadnam. C’est à ce moment qu’il m’a dit qu’il a passé une nuit blanche à cause des propos que j’ai tenus la veille. Mais, que de ne pas à m’en faire car  les affaires se passent toujours de cette manière. Il revient sur le complot et me rassure que si Pafadnam est là, c’est pour rassurer d’une chose. Il me dit alors que c’est lui Zida qui a rouvert le dossier Thomas et que c’est l’oncle de Pafadnam qui était à la tête de la mission qui a assassiné Thomas Sankara. Mais, à l’ouverture du dossier, il a envoyé ce dernier hors du pays. Donc, il insiste que je n’avais pas à craindre en accomplissant la mission. J’ai donc répondu que j’allais réfléchir. Je suis retourné au camp et j’ai rendu compte. Le 30 juin, certains sont partis prendre les 60 millions et les villas pour la mission. C’est nous qui sommes allés les intercepter à côté du domicile de Salifou Diallo avec des 12/7, des kalachs et des stupéfiants. Le général Diendéré et le Chef d’état-major des armées sont au courant de cette opération.  Tous ceux qui étaient au RSP le savent ». Voici les révélations du caporal Madi Ouédraogo. Pour lui donc, c’est parce que depuis ce temps, ils ont fait foirer le coup de Zida que ce dernier à comploter pour qu’ils soient dans cette situation. « Nous sommes ici parce qu’on a refusé de participer au complot de Zida pour renverser Roch », a-t-il soutenu. Sinon, s’est demandé Madi Ouédraogo, comment expliquer le fait que Ido Claude, les sieurs Dieudonné, Rachidi et Yougbaré ne soient pas présents à ce procès ? Il va plus loin et soutient que la voix du sieur Ido a même été effacée de l’enregistrement qu’il lui a été donné d’écouter. Il était 19h40. Au moment où nous quittions les lieux, le procès se poursuivait toujours.

 

Le Pays

 

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