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ATTAQUE D’UNE POSITION DU GATIA A KIDAL: qui en veut au Général Gamou ?

Qui en veut au Gatia (Groupe d’autodéfense de la tribu imgades et alliés), du nom de ce groupe armé du Nord-Mali jusque-là resté loyal à Bamako ? C’est la question que plus d’un se pose après l’attaque du 16 novembre dernier qui a coûté la vie à trois combattants du Général Gamou. En effet, alors que les responsables du Gatia pointent  un doigt accusateur sur la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), le groupe Ansar Dine revendique officiellement l’attaque. Dans un communiqué, le mouvement de Iyad Ag Ghaly précise qu’il s’agit d’une embuscade qui a eu lieu dans la localité de Tsawached, dans la région de Kidal. Et ce n’est pas tout. Il parle de plusieurs morts et de matériel roulant militaire saisi. Alors, pourquoi un tel imbroglio ? Qui a intérêt à affaiblir davantage le Gatia qui, de guerre lasse, est aujourd’hui en quête de rédemption et ce, depuis sa dernière défaite militaire face au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ? On se perd en conjectures, tant la situation dans le septentrion malien ne présente aucune lisibilité. En effet, quand on croit avoir résolu un problème aujourd’hui, surgit un autre plus complexe demain, compromettant ainsi toute sortie de crise. Car, on savait jusque-là que la cohabitation entre le MNLA et le Gatia à Kidal relevait beaucoup plus de la raison     que du cœur. Mais on ne savait pas qu’Ansar Dine s’inviterait aussi dans la danse au point de perpétrer une attaque contre un groupe armé. En fait, même   si ce n’est pas lui, le simple fait de l’avoir revendiquée en dit long sur ses intentions, surtout qu’à ce qu’on dit, ses combattants ont eu le temps de se refaire des forces.

 

La paix au Nord-Mali demeure toujours une vue de l’esprit

 

Cela dit, le Gatia n’a pas totalement tort quand il soupçonne la CMA d’être derrière l’attaque d’une de ses positions. Il a sans doute ses raisons, car, comme on le sait, la CMA qui, naguère dénonçait l’organisation des municipales le 20 novembre prochain, peut avoir suscité ce regain de tensions, dans le but de contraindre Bamako à revoir sa copie. Ce n’est pas impossible pour qui connaît les pantalonnades dont est coutumier ce mouvement qui a fini par faire de Kidal une citadelle imprenable, dont l’accès est interdit à tout officiel malien. L’ex-Premier ministre, Moussa Mara, qui avait voulu en faire à sa tête, en avait pris pour son grade ; obligé qu’il était d’organiser un véritable rallye pour rejoindre Bamako. En tout cas, une chose est sûre. Que ce soit la CMA ou Ansar Dine qui ait attaqué le Gatia, c’est la preuve que la paix au Nord-Mali demeure toujours une vue de l’esprit. Car, chaque groupe armé, on le sait, travaille à s’imposer aux autres pour ainsi régenter toute la région. Ce qui fait craindre un pourrissement de la situation qui pourrait favoriser le retour en masse des djihadistes dans un Mali presque mis sous coupe réglée. En témoignent ces attaques et embuscades perpétrées au Centre, Nord, Sud, bref, partout sur le territoire malien. Qui sauvera donc le Mali, est-on tenté de se demander ? Car Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et son gouvernement, eux-mêmes, donnent l’impression d’être dépassés par l’ampleur des évènements, si fait qu’ils préfèrent parfois se claquemurer dans un mutisme total.

 

B.O

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