Le procès de l’ancienne Première dame de Côte d’Ivoire a repris ce 19 juillet, après une interruption de deux semaines, due à un problème de santé de l’accusée. Cette reprise a surtout été marquée par un témoignage à charge des plus accablants, celui de Moïse Metch, vice-commandant du groupe armé de la galaxie patriotique qui était chargé de défendre l’ex-président Laurent Koudou Gbagbo. En effet, il a confié à la barre être celui qui a jeté le corps de l’homme d’affaires français, Yves Lamblin, dans la lagune Ebrié et que le corps du journaliste franco-canadien Guy André-Kieffer, assassiné en 2004, a été brûlé. L’enlèvement du journaliste franco-canadien a été commandité par Simone Gbagbo, selon son chef qu’il a cité. Ce témoignage qui donne froid dans le dos, pourrait avoir le mérite d’exhumer les circonstances de la disparition du journaliste Kieffer dont le corps est jusque-là resté introuvable. Après le témoignage « accablant du colonel H » suite auquel Simone a été hospitalisée, les avocats de celle-ci avaient demandé une expertise psychiatrique du témoin, question de faire croire que le détenu est peut-être fou.
Les juges ont le devoir de creuser l’information donnée
Cette attitude de la défense qui s’est inscrite dans la logique du déni systématique des faits, pourrait encore être utilisée face à ce second témoignage à charge. Qu’à cela ne tienne, c’est encore un coup dur pour Simone Gbagbo ! Pourrait-on dire. Cette fois encore, aura-t-elle besoin de soins hospitaliers ? En tout cas, s’il se révélait que ce qui a été dit contre Simone est exact, il faudrait alors saluer le courage de Metch qui aura choisi de décharger sa conscience. La défense de Simone aura certainement beau jeu de dire qu’il y a anguille sous roche et verra derrière tout cela, l’influence du pouvoir en place. Par ailleurs, il faut croire que ce témoignage à charge, tel que présenté, va permettre à l’accusée, Simone Gbagbo, de nier tout en bloc, une fois de plus. D’autant que le témoin a indiqué que les ordres seraient venus de la « Vieille mère » et qu’il n’a pas eu personnellement affaire à elle. Pour autant, les juges ont le devoir de creuser l’information donnée par Metch, un témoignage précieux s’il en est, qui pourrait contribuer à l’élucidation de l’affaire Kieffer. S’approche-t-on de la vérité ? Plaise au Ciel qu’il en soit ainsi.
Lonsani SANOGO
