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PROCLAMATION DES RESULTATS AUX COMORES : Que peut bien cacher cette cacophonie au sein de la CENI ?  

 

Moins de 24 heures après les votes dans les 13 bureaux de l’Île d’Anjouan, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) comorienne a rendu publics les résultats provisoires. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas eu de changement car Azali Assoumani qui avait remporté la présidentielle d’une courte tête, a été déclaré vainqueur du scrutin. Fin de suspense donc sur l’Île. Toutefois, il faut rappeler que ces résultats ont été publiés en l’absence du président, du secrétaire général et d’au moins trois commissaires de la CENI, ces derniers ayant quitté les lieux sans fournir la moindre explication. Que peut bien cacher cette cacophonie au sein de la CENI? Le président et sa bande ont-ils refusé de cautionner une forfaiture ou se sont-ils retirés par mauvaise foi, parce que le candidat  qu’ils supportaient a perdu les élections? Bien malin qui saura répondre à ces questions. En tout état de cause, cette attitude jette un voile de suspicions sur les résultats. Mais cela ne devrait pas empêcher le perdant de les accepter. Il a d’autant plus intérêt à se soumettre à la volonté du peuple que son challenger avait accepté la décision de la Cour constitutionnelle de faire revoter les 6000 électeurs de l’archipel, tout en sachant bien que leur vote pouvait faire basculer les résultats en sa défaveur.

Mohamed Ali Soihili doit se rendre à l’évidence qu’en cet instant précis, l’avenir des Comores est entre ses mains

Du reste, le fait qu’Azali Assoumani ait privilégié la voie des urnes et non celle des armes comme par le passé, pour accéder au pouvoir, est un acte démocratique qui mérite d’être salué. En tout cas, il aura joué le jeu de la démocratie jusqu’au bout. Il revient à Mohamed Ali Soihili d’en faire autant en démentant l’assertion selon laquelle un pouvoir en exercice n’organise pas une élection en Afrique pour la perdre. D’ailleurs, quelles voies de recours s’offrent-elles à lui, étant donné qu’aucun recours auprès de la Cour constitutionnelle n’est possible, si ce n’est appeler ses militants à descendre dans la rue? Or, une telle option ne pourrait que réveiller les vieux démons. Autant dire que Mohamed Ali Soihili doit faire preuve de sagesse et de maturité politique. Il doit éviter d’être l’homme par qui le malheur frappera les Comores. Si son adversaire a remporté le scrutin pour la deuxième fois, c’est qu’il a du mérite. Et si sa victoire est entachée d’irrégularités, la Cour constitutionnelle qui s’était montrée soucieuse de la transparence, en tiendra compte lors de la validation des résultats. En tout cas, le perdant Mohamed Ali Soihili sait mieux que quiconque qu’en cet instant précis, l’avenir des Comores est plus entre ses mains qu’entre celles de son adversaire victorieux. Et c’est peu dire qu’il aura contribué à écrire une belle page de l’histoire de son pays, qu’il aura servi pendant des années, en les résultats.

Dabadi ZOUMBARA

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