Les scolaires, la société civile et l’opposition troublent le sommeil du président tchadien Idriss Deby. En cause, le viol de Zohoura le 13 février 2016, porte d’entrée de toutes ces contestations. Tout porte à croire que c’est un signe des temps nouveaux. Deby s’en sortira-t-il ? En tout cas, la météo est mauvaise pour l’homme fort de N’Djaména. Car la société civile a aussi profité de ce viol pour demander en même temps le départ de Idriss Deby. Et pour gérer cette crise, le président tchadien a deux options. Soit il mate aveuglément ces marches de protestations, chose qu’il a d’ailleurs commencée, soit il décide de lire les évènements avec lucidité et clairvoyance afin de donner une solution aux différentes protestations. S’il choisit cette dernière option, il aura posé un acte fort ; question de rassurer les contestataires que la procédure judiciaire ira jusqu’au bout.
Ce viol apparaît comme le crime de trop
Mais connaissant l’homme, il est peu probable qu’il engage un dialogue avec l’opposition, puisqu’il n’en a d’ailleurs pas l’habitude. Mais il aurait tort de ne pas l’engager parce qu’il n’est pas en odeur de sainteté avec la communauté internationale. C’est dire que Idriss Deby a intérêt à rassembler ses concitoyens autour de lui. Car ce viol apparaît comme le crime de trop qui risque de l’emporter. Comme ce fut le cas de la Tunisie où l’immolation de Mohamed Bouazizi par le feu, a provoqué la chute de Ben Ali. Et le Tchad est, depuis un certain temps, dans une instabilité politique. Le hic c’est que les hommes politiques ne voient souvent pas venir ces crises. Comme on le dit couramment « Quand l’âne veut te terrasser tu ne voies pas ses oreilles ».
Françoise DEMBELE
