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31e ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DU PRESIDENT THOMAS SANKARA : Mariam Sankara parle

Ceci est le message de Mariam Sankara, la veuve de Thoams Sankara, à l’occasion de la commémoration du 31e anniversaire de l’assassinat du père de la révolution burkinabè.

« Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers amis,

Le  31e     anniversaire  de  l’assassinat  du  Président  Thomas  Sankara  intervient  dans  un contexte où les burkinabè sont particulièrement  préoccupés par l’insécurité qui prévaut dans le pays. Ils espèrent aussi, entre autres, la réconciliation de toutes les filles et de tous les fils du Burkina Faso après la résolution des litiges politiques en cours.

Parmi ces litiges, il y a l’affaire Thomas  Sankara et ses compagnons.  La plainte relative à l’assassinat du Président Thomas Sankara a été déposée en 1997. Après le déni de justice que ce dossier a connu au  Burkina Faso sous Blaise Compaoré, il a fallu attendre  l’insurrection des 30 et 31 Octobre 2014 pour qu’il  soit  réellement ouvert en 2015 par les autorités de la transition.

Un  juge nommé  dans le  cadre  de  cette  affaire,  a  procédé  à  l’identification des  corps. Plusieurs  personnes  ont  été  auditionnées : des  témoins  et  des  présumés  coupables  dont certains sont incarcérés.  Des personnes ont également été auditionnées en dehors du Burkina.

Ce juge a par ailleurs demandé à la France, la mise en place d’une commission  rogatoire et la levée du secret-défense sur l’assassinat du Président Thomas Sankara.

Le Président Macron a respecté son engagement – pris publiquement lors de sa visite officielle au  Burkina  Faso  –  en  donnant   une  réponse  positive  aux   requêtes  du  juge  burkinabè. Actuellement. La commission rogatoire a été mise en place en France et un juge a été nommé à cet  effet.  Le  secret-défense   a  été  levé  en  ce  qui  concerne   les  archives  classifiées  sur l’assassinat du Président Sankara.  Nous osons espérer que l’ensemble de ces archives seront mis à la disposition du Burkina. Mais surtout, que le juge y trouvera les informations qui lui permettront d’avancer dans son travail.

Je profite de cette occasion pour remercier toutes les militantes, tous les militants et toutes les personnes au Burkina, en France et ailleurs qui ont contribué à la défense de ces requêtes.

Outre l’Affaire Sankara, il est nécessaire que la lumière soit faite sur les dossiers conflictuels en  cours   à savoir  : l’affaire  Norbert  Zongo,  les victimes  de  l’insurrection, le  putsch  de septembre  2018 et bien d’autres dossiers. Le traitement de ceux-ci va permettre au pays de passer à la réconciliation et ce  d’autant plus que le Burkina vit une période d’insécurité à laquelle tous les citoyens burkinabè doivent faire face.

En effet, depuis 2016, notre pays connaît une période d’instabilité marquée par des attaques terroristes. Celle situation d’insécurité couvre presque tout notre territoire ainsi que les pays de la sous-région.  Elle affecte  particulièrement  le développement du  pays : 1’éducation, la mobilité interurbaine et interrégionale, etc. Elle brise des vies entières et sème la désolation dans  les  familles  des  victimes  auxquelles  nous  nous  devons  de  manifester  toute  notre solidarité, notre reconnaissance  et notre compassion.

Face à cette situation,  les Burkinabè doivent  rester unis et se  lever tous ensemble  pour la défense de leur patrie. Il  faut qu’ils  viennent à bout des menées terroristes qui proviennent de l’intérieur et de l’extérieur. Car sans  la paix, notre démocratie obtenue de haute lutte, notre économie et notre vivre ensemble sont menacés.

En tant que burkinabè, nous pouvons certes avoir des divergences politiques, mais nous ne saurions être des ennemis. Nous devons rester soudés lorsque l’existence même de notre pays ainsi que nos vies sont en danger.

Défendre notre patrie, c’est  soutenir  les forces de défense et de sécurité. Il faut que soient mises à contribution  les communautés  locales : les confessions  religieuses, les responsables coutumiers et la société civile.  Et si cela est nécessaire prendre nous tous les armes. Comme le disait le Président Sankara,  «un militaire est un civil en mission et un civil est un militaire en  permission». Aujourd’hui, il s’avère que  la  formation  militaire,  instaurée  pendant  la révolution est une nécessité

Plus que jamais, la devise de la révolution du 4 août 1983 à savoir, «la patrie ou la mort nous vaincrons» a du sens; ce  n’était  pas un vain mot. Notre survie dépend de nous-mêmes. La souveraineté de notre pays passe avant toute autre considération. Toute forme de soutien à nos forces  de défense et de sécurité s’impose pour neutraliser les terroristes. Nos aïeuls nous ont laissés un pays dont nous sommes fiers. Il est important que nous le protégions, que nous le laissions tout entier et en harmonie, pour le bien être des générations futures.

La patrie ou la mort nous vaincrons ! »

Montpellier, le 15 Octobre 2018

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